
On la disait sur le départ, déjà presque rangée au rayon des dossiers clos. Et pourtant, la Citroën C4 pourrait bien s’accrocher encore longtemps aux chaînes. Jusqu’en 2029, même. L’information, venue d’Espagne, tranche avec les scénarios optimistes qui annonçaient un remplacement rapide dès 2026. Pour Citroën, ce choix n’a rien d’anecdotique. Il raconte une marque qui avance désormais à petits pas, contrainte de hiérarchiser ses priorités dans un paysage automobile profondément bouleversé par l’électrique, les contraintes industrielles et les arbitrages budgétaires.
En 2025, la Citroën C4 occupe la 30ème place du marché français, avec 12748 exemplaires immatriculés. Avec 26886 unités, sa cousine Peugeot 308 est largement devant ! ( lire notre essai de la Peugeot 308 restylée )
Une compacte qui dure plus que prévu
L’actuelle génération de C4 n’est pas une voiture banale dans l’histoire récente de Citroën. C’est celle qui a acté la mue définitive du modèle en compacte surélevée, à mi-chemin entre berline et SUV, avec une silhouette qui avait divisé à son lancement. Maintenir ce modèle jusqu’à la fin de la décennie, c’est accepter qu’il traverse une période charnière sans véritable successeur visible. Dans un marché où les cycles de vie se raccourcissent, cette longévité interpelle, surtout face à des concurrentes comme la Peugeot 308 ou la Volkswagen Golf, régulièrement mises à jour pour rester compétitives. Les années à venir risquent d’être difficiles pour la compacte aux chevrons.

Madrid aujourd’hui, Kenitra demain
Derrière la question produit se cache une réalité industrielle plus sensible. La C4 est aujourd’hui assemblée à Madrid, un site dont l’avenir alimente de nombreuses spéculations. Le fait que sa remplaçante soit pressentie pour une production au Maroc, à Kenitra, change la donne. Cette usine est déjà un pilier pour les micro-voitures électriques du groupe, comme la Citroën Ami ou ses cousines Fiat et Opel. Y produire la future C4 ou un modèle équivalent permettrait de réduire les coûts, mais pose aussi la question de l’emploi en Espagne et du positionnement du futur véhicule.
Une gamme Citroën déjà profondément remaniée
Si la C4 reste en place, c’est aussi parce que Citroën a déjà beaucoup donné ailleurs. La nouvelle C3 a redéfini l’entrée de gamme avec une version électrique agressive en prix. Le C3 Aircross a pris de l’embonpoint, gagnant plus de 20 centimètres et changeant presque de catégorie. Le C5 Aircross a été renouvelé en profondeur, pendant que l’Ami a trouvé une seconde jeunesse. Résultat, la C4 se retrouve coincée dans une gamme déjà très occupée, sans urgence absolue à être remplacée, mais avec un positionnement de plus en plus délicat à défendre face à la montée en puissance des SUV compacts électriques.
Faire durer la C4 jusqu’en 2029 est un pari. Celui que le marché acceptera une compacte au style déjà bien identifié, sans révolution majeure, pendant encore plusieurs années. Entre électrification, relocalisations industrielles et arbitrages financiers, Citroën semble préférer préparer l’après en coulisses plutôt que de précipiter un remplacement. Reste à savoir si les clients, eux, accepteront d’attendre aussi longtemps.
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