
Cupra n’a que quelques années d’existence, mais elle avance déjà comme une marque pressée. Pressée d’exister, pressée de se distinguer, pressée surtout de ne pas rater le virage électrique. D’ici à 2028, la griffe catalane va enrichir sa gamme de trois modèles 100 % électriques supplémentaires, avec une stratégie lisible : verrouiller le segment B, là où se jouera une large part de la bataille automobile européenne. Une offensive calibrée, pensée en étages, et loin d’être improvisée.
La Cupra Raval, pièce maîtresse de 2026
C’est elle qui ouvrira le bal dès le printemps 2026. La Cupra Raval n’est pas une surprise, mais sa version de série commence enfin à se dévoiler sous des traits presque définitifs. Héritière directe du concept Urban Rebel, elle abandonne la radicalité de l’étude pour entrer dans le monde réel, sans perdre totalement son tempérament. Cinq portes, une stature compacte mais bien campée, des volumes musclés et une posture nettement plus agressive que celle de sa cousine allemande.
Car la Raval n’avance pas seule. Elle repose sur la plateforme MEB+ du groupe Volkswagen, en traction avant, exactement comme la future Volkswagen ID.Polo. La différence se fera ailleurs. Dans le style, d’abord, avec une identité visuelle plus expressive. Dans le positionnement ensuite, puisque Cupra assume clairement une orientation plus sportive. Avec 226 chevaux annoncés, la Raval vise frontalement l’Alpine A290, aujourd’hui référence émotionnelle du segment des citadines électriques vitaminées. Un choix de puissance loin d’être anodin, soigneusement contenu pour ne pas cannibaliser la Cupra Born, proposée plus haut avec 231 ou 326 chevaux.
La Raval sera produite en Espagne, à Martorell, symbole fort pour une marque qui cultive son ancrage local. Cupra y voit bien plus qu’un simple modèle d’accès : une porte d’entrée émotionnelle dans son univers électrique.

La Born restylée, pilier discret mais stratégique
Avant même l’arrivée de la Raval, Cupra aura déjà ajusté l’un de ses modèles clés. La Born, première électrique de la marque, passera par la case restylage. Une opération presque précoce dans le cycle de vie du modèle, mais révélatrice d’une volonté d’harmonisation stylistique rapide. Dès 2022, Cupra avait profité d’un événement anniversaire sur le circuit de Terramar pour montrer ses intentions : affirmer une identité propre, distincte de Seat, et installer une cohérence visuelle sur l’ensemble de la gamme.
La Born restylée n’est pas là pour faire le buzz, mais pour consolider. Elle reste le lien entre les compactes sportives thermiques et les nouvelles électriques urbaines à venir. Une sorte de colonne vertébrale, essentielle pour éviter que la gamme ne se fragmente.
Lire notre essai de la Cupra Born

Un SUV urbain électrique pour 2028
La troisième pièce du puzzle arrivera en 2028. Un SUV urbain 100 % électrique, dérivé techniquement des Skoda Epiq et Volkswagen ID.Cross. Un modèle clé, car il s’agit aujourd’hui du segment le plus porteur en Europe. Cupra ne pouvait pas rester spectatrice face aux Peugeot e-2008, Jeep Avenger, Mini Aceman ou à la Renault 4 E-Tech.
Ce futur SUV, dont le nom pourrait s’inspirer du concept Tindaya, sera assemblé à Pampelune. Un choix industriel lourd de sens, puisque cette usine fabriquait jusqu’ici la Volkswagen Polo thermique, désormais délocalisée. Le symbole est fort : l’électrique chasse le thermique, et Cupra récupère l’espace laissé vacant.
Plus haut perché que la Raval, plus polyvalent, ce SUV complétera une offre segment B désormais structurée en deux silhouettes complémentaires. Une stratégie très proche de celle de Mini ou Jeep, mais avec une lecture plus sportive.

Une montée en puissance méthodique
Avec ces trois modèles, Cupra ne cherche pas à multiplier les silhouettes pour le plaisir. La marque construit patiemment une gamme électrique cohérente, lisible, et surtout rentable. Raval en citadine sportive, Born en compacte polyvalente, SUV urbain pour capter les volumes : chaque modèle a une mission précise.
Reste une inconnue majeure, volontairement entretenue à ce stade : les prix. Cupra devra marcher sur une ligne fine entre image sportive et accessibilité relative. Trop haut, et la marque se coupera d’une clientèle jeune. Trop bas, et elle diluera ce qui fait aujourd’hui sa singularité.
Une chose est sûre : d’ici à 2028, Cupra ne sera plus une marque électrique “en devenir”. Elle aura alors pleinement occupé le terrain.
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