
Le Salon de l’Automobile de Bruxelles 2026 ne sera pas seulement un rendez-vous de plus pour Leapmotor. Il marque un moment charnière pour la jeune marque chinoise, désormais solidement arrimée au paysage automobile européen. Là où certains constructeurs se contentent d’occuper le terrain, Leapmotor avance avec une feuille de route claire, presque méthodique : élargir sa gamme, rassurer les clients européens et proposer des solutions techniques adaptées à leurs usages réels. Trois nouveautés présentées à Bruxelles résument cette stratégie sans détour : le B03X électrique, la B05 enfin révélée de l’intérieur et le B10 Hybrid EV à prolongateur d’autonomie. Un trio qui en dit long sur les ambitions du constructeur, partenaire de Stellantis.
B03X : un crossover électrique pensé pour l’Europe, vraiment
Avec le B03X, Leapmotor s’attaque frontalement au segment B électrique, devenu l’un des plus disputés du marché européen. Face à des références comme le Peugeot e-2008, le Volkswagen ID.Cross annoncé ou encore le Jeep Avenger électrique, la marque ne pouvait pas se contenter d’un simple clone asiatique adapté à la hâte. Les proportions du B03X parlent d’elles-mêmes : un gabarit compact mais habitable, un empattement généreux et une volonté assumée de maximiser l’espace à bord, un critère toujours décisif pour les familles urbaines européennes.
Lire notre essai du Peugeot e-2008
Son travail aérodynamique, avec un Cx annoncé autour de 0,26, montre que Leapmotor a bien compris l’équation moderne : l’autonomie se gagne autant sur le dessin que sur la capacité de batterie. Là où certains concurrents sacrifient encore l’efficience à des effets de style, le B03X joue une carte plus rationnelle, presque allemande dans l’esprit. Les détails de design comme les poignées semi-affleurantes ou le toit flottant ne sont pas là pour faire joli mais pour servir cette logique globale.
À l’intérieur, Leapmotor promet une montée en gamme sensible. Il faudra évidemment juger sur pièce, mais l’ambition affichée est claire : sortir de l’image low-cost qui colle encore à certains constructeurs chinois et aller chasser sur les terres de modèles européens bien installés, sans pour autant exploser les prix.

B05 : quand Leapmotor soigne enfin l’expérience à bord
La B05 n’est pas une nouveauté totale, mais sa présentation à Bruxelles marque un tournant important : c’est la première fois que Leapmotor dévoile pleinement son intérieur au public européen. Et ce détail n’en est pas un. Dans le segment des compactes, la bataille ne se joue plus seulement sur la fiche technique mais sur la qualité perçue, l’ergonomie et l’intégration des technologies.
Avec son design extérieur volontaire, presque provocant, la B05 pourrait rappeler certaines propositions coréennes ou même japonaises dans leur phase de reconquête européenne. Mais c’est bien l’habitacle qui concentre ici les enjeux. Leapmotor promet une interface intuitive, des matériaux valorisants et une approche centrée sur l’utilisateur, un discours que l’on entend souvent mais que peu parviennent réellement à concrétiser.
Si la marque réussit ce pari, la B05 pourrait devenir une alternative crédible à des modèles comme la MG4 ou certaines compactes électriques européennes comme la Mégane E-TECH, souvent critiquées pour leur austérité intérieure ou leurs compromis ergonomiques.

B10 Hybrid EV : le prolongateur d’autonomie comme réponse pragmatique
Le cas du B10 Hybrid EV est sans doute le plus intéressant. Alors que le débat sur le tout électrique continue d’agiter l’Europe, Leapmotor persiste et signe avec la technologie REEV, déjà vue sur le C10. Le principe est simple mais redoutablement efficace : rouler en électrique au quotidien, sans l’angoisse des longs trajets.
Contrairement aux hybrides rechargeables classiques, ici le moteur thermique n’intervient jamais directement sur les roues. Il joue un rôle de générateur, point final. Une philosophie proche de celle défendue autrefois par BMW avec l’i3 REx ou plus récemment par Mazda sur le MX-30 R-EV, mais avec une exécution pensée dès l’origine pour un usage familial et polyvalent.
Sur le papier, le B10 REEV coche de nombreuses cases pour le marché européen, notamment pour les conducteurs encore réticents au tout électrique. Reste à voir le positionnement tarifaire, car c’est là que Leapmotor peut réellement faire la différence face aux SUV compacts électrifiés des marques historiques.

Une stratégie européenne qui prend forme
Avec ces trois modèles, Leapmotor ne cherche plus à séduire par effet de nouveauté. La marque construit patiemment une gamme cohérente, couvrant plusieurs usages et plusieurs niveaux de maturité face à l’électrique. Bruxelles 2026 agit comme une vitrine, mais aussi comme un message envoyé aux concurrents : Leapmotor est là pour durer, et pas seulement pour tester le marché.
Le véritable juge de paix sera désormais la route, les concessions et l’expérience client. Mais une chose est sûre : Leapmotor n’avance plus à tâtons. Elle trace sa voie, avec une assurance qui commence sérieusement à se voir.
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