Essai Suzuki Jimny : 4WD, 2 places

Essai Suzuki Jimny
Essai Suzuki Jimny

Suzuki maitrise parfaitement la fabrication de petits véhicules tout-terrain. A l’heure où on ne parle quasiment plus que de SUV, le constructeur japonais propose un 4X4 atypique : le Jimny. Proposé de 1998 à 2014, le premier Jimny avait su conquérir un public réceptif à son concept de petit baroudeur passe-partout. L’engin était alors une alternative à la Fiat Panda 4X4.

Commercialisé en 2018, le nouveau Suzuki Jimny avait du quitter le catalogue dès 2020 en raison d’un malus écologique devenu trop pénalisant. La marque a su trouver une alternative en faisant revenir ce baroudeur mais cette fois-ci en configuration deux places non transformable. Classé ainsi en véhicule utilitaire, le Jimny échappe ainsi au malus écologique. Une hérésie du système de bonus-malus ? Sans doute. Mais cette niche permet ainsi à tous ceux qui ont besoin d’un vrai petit 4X4 à petit prix de trouver leur bonheur. Le voici donc à l’essai, dans son unique version proposée au catalogue.

Design : aucun compromis pour le Suzuki Jimny

Le style du Suzuki Jimny est sans équivoques : il s’agit d’un vrai 4X4 dans la tradition des modèles issus des années 80 et 90. Il se démarque de la production actuelle par un design à l’équerre, qui fait la part belle aux angles droits. Avec une longueur de 3,50 m seulement, le petit Suzuki Jimny est particulièrement atypique. Très court, il est également haut perché. En passant sous un portique pour les limites de véhicules de moins de 1,90 m, vous pourrez ainsi entendre l’antenne. Mais heureusement le gabarit lui permet quand même de passer partout. Sa largeur est également très réduite.

Si le Jimny en impose, c'est plus avec son design que son gabarit très réduit !
Si le Jimny en impose, c’est plus avec son design qu’avec son gabarit très réduit !

Avec ses phares ronds, ses clignotants orange séparés, sa calandre verticale et ses angles droits, le Jimny rompt complètement avec les modèles actuels. Sa roue de secours placée sur la porte arrière est un vrai classique dans le monde du tout-terrain ! De quoi avoir une roue accessible, sans qu’elle empiète sur le coffre.

Un tel design ne plait forcément pas à tout le monde : soit on adore, soit on déteste.

Quatre teintes de carrosseries sont proposées en option, les clients peuvent aussi choisir l’une des 5 teintes optionnelles. Notre exemplaire d’essai arbore l’option So’Color avec le toit Bluish Black Pearl métallisé et la caisse en Kinetic Yellow. Les jantes noires complètement parfaitement cette panoplie extérieure.

De quoi attirer les regards…C’est une chose assez étonnante pour un véhicule comme celui-ci : il étonne et fait tourner les têtes. Avec un petit pied de nez pour les voitures électriques qui croisent son chemin !

Son design a même été récompensé en 2018 par le Good Design Gold Award au Japon.

Une roue de secours fixée sur une porte battante : une recette éprouvée et en voie de disparition
Une roue de secours fixée sur une porte battante : une recette éprouvée et en voie de disparition

A vivre : retour à la simplicité

L’habitacle du Jimny est radicalement différent de celui des autres modèles de la gamme Suzuki. La position de conduite est haute, l’habitacle est assez étroit, et le pare-brise est particulièrement vertical. Pour la planche de bord, les concepteurs ont fait le choix de plastiques rigides noirs, avec des vis apparentes : on est dans le rustique et rudimentaire, mais aussi dans le solide. Malgré tout les équipements indispensables sont bien présents : climatisation, autoradio avec téléphonie bluetooth, vitres électriques, verrouillage centralisé…Il ne faudra en revanche pas attendre de volant cuir, d’écran tactile ou encore de système hifi. Cette limite ne concerne pas seulement l’équipement de série : pas question de cocher d’option pour monter en gamme.

L'habitacle est désormais réservé à deux personnes
L’habitacle est désormais réservé à deux personnes

Pour passer en VU 2 places non transformable, Suzuki a installé une grille derrière les sièges avant. Celle-ci est fixe et pourra gêner les grands conducteurs qui ne pourront pas reculer le siège conducteur aussi loin que nécessaire. Il faudra la démonter, ou éventuellement l’adapter selon ses besoins.

Le confort n’est de toute manière pas pensé pour rouler pendant de longues heures. Que ce soit l’insonorisation ou le moelleux et le maintien des sièges, le Jimny n’a rien d’un SUV routier.

En supprimant la banquette, le volume arrière est entièrement dévolu au coffre. Cet espace est facilement accessible avec une porte battante qui s’ouvre de gauche à droite. Il faudra donc éviter de se garer trop près d’un obstacle pour avoir accès au coffre.

Le volume est annoncé à 863 litres, et profite d’un plancher plat et d’une forme cubique. La charge utile est cependant limitée à 270 kg.

Le volume de coffre devrait convaincre de nombreux professionnels
Le volume de coffre devrait convaincre de nombreux professionnels

A conduire : un vrai baroudeur au petit gabarit

Circuler à bord du Jimny vous fait immédiatement penser que vous n’êtes pas à bord de la même voiture que vos voisins. Et c’est le cas également pour la conduite, qui se distingue à plusieurs niveaux. La position de conduite surélevée vous fait prendre de la hauteur, plus que dans de nombreux SUV. Devant votre champ de vision, le capot parfaitement horizontal vous met également dans l’ambiance. Il n’abrite pas de motorisation hybride, ou turbo-essence : ce tout-terrain s’en remet à un quatre cylindres essence 1.5 VVT atmosphérique. Ce type de motorisation essence atmosphérique et sans aucune hybridation ne se retrouve plus sous le capot des modèles actuels.

Au quotidien pourtant, ce moteur 1.5 L est loin d’être désagréable. La puissance de 102 ch est limitée, mais le poids l’est également. Ce qui permet d’avoir un agrément de conduite au quotidien, sans souffrir d’un manque de puissance. La boîte de vitesses se manie avec un long levier, et ne comporte que 5 rapports. Derrière elle, on retrouve le petit levier qui permet de passer de deux roues motrices à quatre roues motrices. En deux roues motrices, vous pourrez ainsi privilégier la consommation, qui oscille entre 7 et 8 L suivant les conditions d’utilisation.

Sur route, l’agrément est pénalisé par la commande de boite un peu floue et la puissance limitée. Le Jimny sait cependant être civilisé et se prend en main très facilement. En ville, il profite de son gabarit pour se garer très facilement, et sa conduite haut perché permet d’avoir une très bonne visibilité. Il s’y montre donc très à son aise, et se laisse admirer par les passants hébétés.

Les sorties hors bitume sont recommandées pour profiter pleinement du Jimny

En mode 4X4, on sort des routes goudronnées pour emprunter avec bonheur le premier chemin de terre venu. Dans la vraie vie, la plupart son interdits à tous ceux qui ne sont pas des riverains, propriétaires ou autres…Si tous les chemins étaient 100 % accessibles, alors posséder un Jimny deviendrait un véritable impératif. Quel bonheur de pouvoir circuler loin de tout, en pleine nature…

Avec sa garde au sol élevée, ses pneumatiques spécifiques, et sa transmission intégrale, le Jimny est particulièrement à l’aise en dehors du bitume. Il profite aussi d’un petit gabarit et de porte à faux très courts : les connaisseurs apprécieront. Son châssis est traditionnel pour un tout-terrain, avec cadre en échelle. Un vrai baroudeur, conçu à l’ancienne pour grimper partout !

Ses capacités de franchissement lui permettent de prendre l’avantage sur de nombreux concurrents bien plus chers.

Au final, ses prestations en hors piste lui valent d’être reconnu comme un authentique 4X4.

Le Suzuki Jimny est un modèle à part dans la production actuelle

Budget : tarif unique et attractif

Une seule version est proposée pour ce Jimny, la finition Privilège. Le tarif est fixé à 21490 euros : un tarif qui demeure attractif en 2022 pour un véhicule tout-terrain. Dans cette gamme de prix, la concurrence est restreinte. Dacia propose son Duster blue dCi 115 4X4 à 23150 euros ( finition Expression ). Le prix est également bon marché quand on regarde les prix de l’occasion : certains propriétaires de Jimny 4 places les revendent pas loin de 30.000 euros ! Produit rare et demandé, le Jimny maintient donc très bien sa côte en occasion.

Budgétairement, son achat est donc plutôt une très bonne affaire.

Suzuki propose toujours une garantie de 3 ans ou 100.000 km, une durée appréciable.

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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