A force de parler de voitures électriques et hybrides, on en vient presque à oublier les voitures diesel. Elles demeurent pourtant omniprésentes en France avec une grande part du parc automobile. Mais en neuf, les ventes de diesel plongent de plus en plus. Une chute qui semble inéluctable, alors le diesel peut-il encore être intéressant pour les automobilistes ?
Des chiffres en constante dégringolade
Sur les 4 premiers mois de l’année 2023 en France, les ventes de voitures diesel neuves ne représentent plus que 11 % des ventes. A comparer au début de l’année 2022, où le diesel se situait à 16 % : la chute est assez forte en part relative.
Cette année, 61028 voitures diesel ( VP ) ont été mises en circulation, contre 77346 sur la même période l’année passée.
Avec 14,8 % des ventes, les voitures électriques sont désormais plus nombreuses dans les immatriculations que les voitures diesel ! Les chiffes sont donc très parlants : le diesel se meure lentement dans les ventes de voitures neuves.
Le diesel aura-t-il droit à un sursis ?
Théoriquement, les constructeurs pourraient vendre des voitures diesel jusqu’en 2035. Il reste encore 12 ans pour les voitures thermiques.
Mais de nombreuses marques ont finalement banni le diesel de leurs gammes, à commencer par les marques japonaises. Les marques européennes s’y sont mis également, et contre tout attente même les français ont emboité le pas. Dans la gamme des nouveaux modèles comme la Peugeot 408 ou le Renault Austral, il n’y a plus de moteur Blue HDI ou Blue dCi…
Cette réduction de l’offre en diesel anticipe une baisse de la demande, et contribue encore à faire tomber le diesel. Les causes ne reviennent pas uniquement aux constructeurs et à l’interdiction du 2035 : les ZFE et l’interdiction annoncée du diesel dans le Grand Paris ont largement contribué à semer le trouble dans la tête des acheteurs.
Initialement le Grand Paris voulait interdire les voitures diesel dès 2024, y compris les modèles les plus récents ! Même les voitures Crit’Air 3 qui devaient être interdites avant les JO de Paris devraient avoir un sursis, jusqu’en 2024 ou 2025. Le flou est donc complet !
La consultation des français au sujet des ZFE a permis de mettre en évidence le rejet actuel du modèle proposé. On espère donc qu’une mise en place raisonnable et plus claire soit proposée à l’échelle nationale, avec un calendrier réaliste.
Un des gros problèmes actuels est que les voitures diesel mises en circulation en 2023 sont affublées d’un Crit’Air 2, la même classification que pour une voiture diesel aux normes Euro 5 mise en circulation en 2012 !
Il faudrait donc revoir la classification Crit’Air au niveau national, ce qui ne pourrait que faciliter les choses pour la mise en place des ZFE.
Les voitures diesel aux normes Euro 6 sont les modèles thermiques les plus sobres, et peuvent ainsi afficher des autonomies record. Techniquement elles conservent encore de nombreux avantages, même si les évolutions moteurs sont désormais figées. Les constructeurs ne développent plus de nouveaux moteurs diesel, et les futures normes Euro 7 pourraient elles aussi entrainer la disparition prématurée d’un certain nombre de motorisations. Là encore, les différents pays européens ne sont pas d’accord.
Dans les prochains mois, on espère pouvoir y voir plus clair dans les réglementations à venir. La transition vers un modèle électrique progresse, mais le chaos n’est pas loin !
