Pièces automobiles d’occasion : une alternative en pleine croissance

peinture carrosserie voiture
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L’analyse récente de l’Association de la Sécurité et de la Réparation Automobile (SRA) révèle une tendance à la hausse de l’utilisation de pièces réutilisées dans les réparations post-accident de véhicules légers. Après une légère baisse en 2022, cette pratique gagne à nouveau du terrain en 2023. Les pièces de carrosserie venues d’une une casse automobile et qui retrouvent une seconde vie offrent une réponse ingénieuse face à la hausse des coûts des pièces détachées. En 2022, le tarif des pièces de rechange a grimpé de 10,9 %, selon les données de la SRA, soulignant la nécessité de solutions alternatives durables.

Ces composants réutilisés suscitent un intérêt croissant en raison de leurs avantages économiques et environnementaux. En réduisant les coûts, ils s’alignent sur les principes de l’économie circulaire, une dynamique de plus en plus prédominante dans l’industrie automobile. Cependant, l’étude de la SRA se concentre exclusivement sur les coûts des réparations après des accidents, écartant les composants mécaniques de l’équation.

Une demande en forte hausse

L’utilisation de pièces réutilisées connaît une progression constante depuis cinq ans. En 2017, les réparations impliquant au moins une pièce réutilisée représentaient 7,7 %. Ce chiffre est passé à 7,9 % l’année suivante et a atteint 9 % en 2019. Une étape significative a été franchie en 2021, avec une réparation sur dix intégrant des pièces réutilisées, atteignant 11,7 %. Cependant, 2022 a connu une légère baisse à 11,3 %.

Le premier trimestre de 2023 a vu une résurgence notable de l’utilisation de pièces réutilisées, atteignant 14,2 %. Cette augmentation de 16,1 % par rapport à l’année précédente indique une trajectoire potentielle à la hausse pour le reste de 2023. Cependant, il reste incertain de savoir si cette poussée sera suffisante pour compenser l’inflation des coûts, tant pour les pièces détachées que pour la main-d’œuvre, cette dernière enregistrant une augmentation moyenne de 5,2 % en 2022, selon la SRA.

Des différences selon les régions

En 2022, le pourcentage moyen de pièces réutilisées dans les réparations après un accident était de 3,5 % en France. Cependant, il existe d’importantes variations régionales dans l’utilisation de ces pièces, allant de 1 % à 18 %. Les départements avec la plus forte utilisation de pièces réutilisées incluent Deux-Sèvres, Tarn et Côtes-d’Armor, avec des taux respectifs de 7,40 %, 7,20 % et 5,90 %.

À l’inverse, certains départements privilégient clairement les pièces neuves, ne représentant que 9 départements utilisant moins de 2 % de pièces réutilisées. Notamment, les départements et régions d’outre-mer (DROM), tels que la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion, rapportent des taux très faibles de 0,40 %, 0,70 % et 1,10 %, respectivement. Le sous-développement de l’industrie des pièces réutilisées dans les DROM pourrait expliquer cette tendance. En France métropolitaine, la Corse (1,20 %) et Paris (1,40 %) figurent parmi les régions présentant les taux les plus bas d’utilisation de pièces usagées.

Pièces réutilisées les plus populaires

Certaines composantes de voiture sont plus fréquemment réutilisées que d’autres. Le hayon arrière et les portes avant sont en tête, avec respectivement 23,6 % et 19,3 % de pièces réutilisées. Les portes arrière (17,8 %) et le capot (9,9 %) ont également des taux significatifs de pièces réutilisées.

En revanche, les pare-chocs avant et arrière présentent des taux plus faibles de pièces réutilisées, se situant à 7 % et 5,3 %, respectivement. Cette disparité s’explique par la rareté des pièces d’occasion provenant de casses automobiles, souvent déjà endommagées sur les véhicules destinés à la destruction. Le constat est similaire pour les grilles, les feux antibrouillard et les ventilateurs de refroidissement moteur (moto-ventilateurs), dont les pièces réutilisées représentent moins de 3 %. Les feux arrière, mieux préservés en cas de choc, sont remplacés par des pièces d’occasion dans 9,5 % des cas. Enfin, 7,2 % des rétroviseurs extérieurs remplacés après un incident sur la route sont des pièces réutilisées.

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Grégory Augier

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