Une 330e Touring, bleu Portimao, destinée au Royaume-Uni. Voilà ce qu’a choisi BMW pour incarner un jalon discret mais révélateur : son trois millionième véhicule électrifié vient de sortir de chaîne à Munich.
Dans le paysage saturé de promesses électriques tapageuses, BMW cultive une autre forme de communication : la preuve par les actes. Cette 330e, hybride rechargeable, n’est ni un modèle de rupture, ni une vitrine de technologie futuriste. Mais elle incarne le patient tissage industriel d’une stratégie bien rodée, celle d’une électrification à l’allemande : progressive, intégrée, presque silencieuse.
Une électrification intégrée plutôt qu’imposée
Depuis l’introduction de la i3 en 2013, BMW avance à son rythme, sans renier le thermique ni renverser ses lignes de production. L’approche est modulaire : dans ses usines, hybrides, thermiques et électriques partagent les mêmes chaînes, sans nécessité de sites dédiés. Un luxe industriel qui permet de suivre la demande plutôt que de l’anticiper à coups de milliards.
« Tous nos sites dans le monde sont désormais capables de produire des modèles électrifiés », rappelle Milan Nedeljković, patron de la production du groupe.
Et les chiffres valident ce choix : en 2024, près d’un quart des BMW vendues était électrifié, et la majorité d’entre elles 100 % électriques. La production suit cette tendance, avec une montée en puissance régulière dans l’ensemble des usines — d’Oxford à Shenyang, en passant par Spartanburg, qui produira ses premiers BEV à partir de 2026.
Une stratégie industrielle avant tout
Ce que BMW construit, c’est moins une gamme qu’un outil industriel. Les composants critiques sont produits en interne : batteries, moteurs, modules haute tension. L’usine de Dingolfing joue un rôle central, avec déjà plus de 500 000 e-drives produits chaque année, et la sixième génération prête à être déployée.
À Regensburg, Leipzig ou Spartanburg, les cellules de production de batteries suivent le mouvement. Et dès cette année, le site de Debrecen, en Hongrie, ouvrira la voie à la Neue Klasse, la nouvelle architecture pensée pour porter la marque dans l’ère électrique.
La constance plutôt que la rupture
Contrairement à d’autres constructeurs, BMW ne clame pas la fin du thermique. Pas de dead line à horizon 2030, ni de slogans excessifs. Le groupe bavarois entretient une forme de réalisme industriel : l’électrique ne se décrète pas, il s’intègre. Et surtout, il se fabrique sans compromettre ce que BMW fait de mieux : des chaînes flexibles, des modèles rentables, et un contrôle rigoureux de sa production.
Trois millions d’électrifiées, donc. Pas une annonce fracassante, mais un marqueur d’étape. Et peut-être un indice de plus qu’à Munich, la transformation se fait sans fracas — mais pas sans ambition.
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