BMW iM3 électrique : l’électrochoc annoncé d’un mythe de la performance

BMW s’apprête à réécrire l’histoire de l’un de ses modèles les plus emblématiques : la M3. Plus qu’un simple lifting, la future génération G84 prendra un virage technique et esthétique majeur. Pour la première fois depuis sa création en 1986, la sportive allemande passera en version 100 % électrique avec une inédite iM3. Et si l’on en croit les premières images issues de prototypes en essai, ce changement n’a rien d’anodin : proportions modifiées, style Neue Klasse affirmé, et promesse d’une puissance à couper le souffle.

Des proportions qui tranchent avec la tradition

L’œil des puristes ne s’y trompera pas : le design de cette G84 rompt avec les codes historiques de la M3. Fini le long capot qui étirait visuellement le profil et témoignait d’une architecture propulsion traditionnelle. À la place, on découvre un avant allongé, un porte-à-faux plus marqué et un empattement avant raccourci. De quoi évoquer davantage une traction qu’une propulsion, même si la plateforme Neue Klasse, qui servira aussi à la future i3, permettra de multiples configurations techniques.

Le style, quant à lui, se veut volontairement plus épuré. Les flancs perdent en nervures ce qu’ils gagnent en sobriété, les poignées deviennent affleurantes, et les phares s’insèrent désormais dans des « narines » horizontales, signature visuelle des concepts Neue Klasse. L’arrière n’est pas en reste avec des blocs optiques massifs et plats qui répondent symétriquement à l’avant. Résultat : une silhouette plus monolithique, plus numérique, mais aussi moins agressive que celle de l’actuelle M3.

700 chevaux ou rien ?

Si BMW reste encore discret sur la fiche technique, les bruits de paddock évoquent une puissance qui dépasserait les 700 ch. Une valeur impressionnante, mais presque indispensable pour compenser le surpoids d’une architecture 100 % électrique. À titre de comparaison, la M3 Competition actuelle plafonne à 530 ch pour environ 1 800 kg. On peut donc facilement imaginer un bond proche de la tonne supplémentaire avec les batteries embarquées.

Reste à voir comment la marque parviendra à traduire le caractère typiquement M dans une auto privée de rugissements mécaniques. Car c’est là tout l’enjeu : conserver l’esprit dynamique d’une M3 — cette précision de direction, ce train arrière vivant, cette sonorité brute — dans un véhicule forcément plus lourd, potentiellement plus aseptisé. D’autres, comme Porsche avec la Taycan Turbo S, ont prouvé qu’un tel défi était surmontable. BMW n’a pas le droit à l’erreur.

Thermique et électrique : une double stratégie

Pour rassurer les amateurs, BMW ne compte pas enterrer immédiatement le moteur thermique. La future M3 sera commercialisée en parallèle en version essence, avec le fameux six-cylindres en ligne biturbo toujours au programme. Un choix stratégique pertinent qui permet à la marque de ménager les sensibilités et de lisser la transition énergétique sur plusieurs années.

Il faut dire que la clientèle M est particulièrement attachée à la tradition mécanique. Offrir le choix entre deux philosophies — puissance électrisante ou mécanique viscérale — pourrait permettre à la M3 de conserver son statut de sportive de référence dans un monde automobile en mutation.

Rendez-vous en 2027

La présentation officielle est attendue pour 2027. D’ici là, les prototypes continueront de sillonner les routes et d’alimenter les spéculations. Une chose est sûre : cette G84 sera scrutée comme rarement une M l’a été. Entre fidélité à l’héritage et rupture technologique, BMW joue une partition délicate. Et comme souvent avec la M3, c’est probablement sur la route qu’elle devra prouver qu’elle mérite encore cette lettre unique dans son nom.

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