Tesla Model 3 et Model Y : l’Europe aura-t-elle droit aux versions chinoises record ?

Nouvelle Tesla Model Y Performance
Nouvelle Tesla Model Y Performance

Tesla ne lâche pas l’affaire. Alors que les constructeurs chinois dégainent des modèles électriques toujours plus endurants, la marque d’Elon Musk contre-attaque sur leur propre terrain : l’autonomie. Résultat ? Une Tesla Model 3 annoncée à 830 km et un Model Y L six places donné pour 751 km… sur le cycle chinois CLTC, bien plus généreux que notre WLTP européen. De quoi impressionner sur le papier, mais qu’en restera-t-il une fois transposé sur nos routes ?

Une Model 3 qui tutoie les 830 km

Sous l’appellation interne “Model 3+”, cette nouvelle variante embarque une batterie LG de 78,4 kWh, pesant 448 kg et affichant une densité énergétique correcte (175 Wh/kg). Le moteur grimpe à 225 kW, de quoi redonner un peu de nerf à une berline qui commençait à se faire bousculer par les BYD Seal et consorts.

Comparons : une Mercedes EQE 300 plafonne à 614 km WLTP, une BMW i4 eDrive40 tourne autour des 580 km. Si Tesla arrive à maintenir un vrai 650-700 km WLTP avec cette batterie, ce serait un bond en avant sur le Vieux Continent. Mais attention : entre 830 km CLTC et la réalité européenne, il y a souvent un gouffre.

Un Model Y six places pour la Chine… et après ?

L’autre nouveauté, c’est un Model Y “L” à six places, doté d’une batterie de 82 kWh, toujours signée LG, pour 751 km CLTC. Plus lourd (465 kg de pack) mais mieux optimisé, il aligne deux moteurs : 142 kW à l’avant, 198 kW à l’arrière. Une sorte de “familial longue distance”, pensé pour séduire les acheteurs chinois qui veulent de la place et de l’endurance sans forcément basculer sur un Model X.

Là encore, difficile d’imaginer cette version débarquer en Europe telle quelle. Nos marchés ne raffolent pas des SUV électriques à six places, mais Tesla pourrait y voir un moyen de contrer les Volkswagen ID. Buzz ou Kia EV9 sur le terrain du familial.

Tesla Model Y L
Tesla Model Y L

Une riposte face aux Chinois

Soyons clairs : cette mise à jour n’a rien d’anodin. Tesla se fait chahuter en Chine, son premier marché mondial, par des concurrents comme Nio, Xpeng ou Zeekr, qui proposent déjà des autonomies frôlant ou dépassant les 700 km. Sur le papier, Tesla reprend donc l’avantage, mais avec une nuance : l’efficacité énergétique. Les marques chinoises multiplient les architectures 800V et les recharges ultra-rapides, là où Tesla semble pour l’instant se contenter d’optimiser ses batteries.

Et pour l’Europe ?

C’est LA grande question. Pour l’instant, ces versions survitaminées ne sont validées que par le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies. Rien ne dit qu’elles traverseront les océans. Si elles arrivent chez nous, elles pourraient redonner à Tesla une longueur d’avance sur les premiums allemands, mais aussi mettre la pression sur les Hyundai Ioniq 6 et Kia EV6, qui misent plus sur la rapidité de recharge que sur l’autonomie pure.

Verdict

Tesla a encore prouvé qu’il savait répondre aux offensives, mais l’histoire nous a appris à rester prudents : une autonomie de salon ne fait pas une voiture meilleure. Les chiffres CLTC, flatteurs mais éloignés de notre quotidien, doivent être ramenés à la réalité. En attendant, la marque garde son aura de pionnier, mais la bataille avec les Chinois ne fait que commencer. Et cette fois, elle se jouera autant dans les laboratoires que dans les concessions.

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A propos de l'auteur

Arnaud Martin

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