
La seconde génération du Kia Seltos fait cette fois le saut attendu : après des années de carrière hors d’Europe, le modèle arrive chez nous en 2026 avec une proposition hybride qui interpelle. Ce qui frappe d’emblée, c’est que Kia n’a pas choisi la facilité : le Seltos se positionne entre des piliers de la gamme (Niro et Sportage), propose des dimensions généreuses et une dotation technologique ambitieuse — V2L, freinage régénératif évolué, panoplie ADAS complète —, autant de signaux qui traduisent une stratégie d’occupation maximale du marché compact.
Une taille qui change la donne
Avec 4,43 mètres de longueur et un empattement confortable (2,69 m selon les communiqués), le Seltos joue délibérément la carte de l’habitabilité. Kia annonce 536 litres de coffre, un chiffre qui le place au-dessus du Niro et qui peut constituer un argument décisif pour une famille cherchant espace sans basculer vers le segment supérieur. Autrement dit : le Seltos n’est pas un simple « petit SUV » de plus, il vise ceux qui veulent du volume sans payer le prix d’un Sportage. Ces chiffres sont confirmés dans les communiqués officiels et la première presse européenne.
En France, il vient donc se positionner face au Renault Symbioz, dont les ventes ont très vite décollé. ( lire notre essai du Renault Symbioz )

Design et sensations : l’esthétique EV qui s’installe
Visuellement, Kia poursuit la ligne éprouvée sur ses modèles électriques récents : surfaces anguleuses, poignées affleurantes, bandeau lumineux arrière. Le Seltos ressemble ainsi à l’EV3 d’un point de vue ADN stylistique, ce qui facilite la lecture de la gamme pour le client, mais réduit aussi l’effet de surprise. Sur le plan pratique, la présence de détails premium (panoramic display, finitions GT-Line et X-Line évoquées par la marque) montre que Kia veut se positionner sur une valeur perçue plus élevée que la concurrence mainstream.
Hybride : quelle technologie et quelle promesse d’usage ?
Kia annonce une version HEV sans livrer encore toutes les fiches techniques. Les indices disponibles laissent penser à une mécanique proche de celle du Niro hybridé : combinaison thermique + moteur électrique optimisée pour la sobriété urbaine et la fluidité de conduite. Le vrai « plus » évoqué par la marque est l’intégration de la fonction Vehicle-to-Load (V2L), rare sur une hybridation non rechargeable, qui transforme le SUV en source d’énergie mobile pour les loisirs et le travail sur le terrain. Ce type d’argument peut peser lourd face à une clientèle qui privilégie l’utilitaire intelligent au simple badge « hybrid ».

Où le Seltos peut-il gratter des parts de marché ?
Le segment compact est saturé : Toyota C-HR, VW T-Roc, Hyundai Kona, Mazda CX-30, Honda HR-V… Autant de rivaux forts et éprouvés. Le Seltos peut créer sa niche si Kia parvient à proposer un mix prix/équipement convaincant, avec un coffre supérieur et une ergonomie pensée pour la famille. Son lancement programmé en 2026 tombe au bon moment : le marché européen montre encore une appétence réelle pour les hybrides non rechargeables, tandis que l’électrique reste dans une phase d’adoption graduelle. La clé pour Kia sera de limiter la cannibalisation interne — que le Seltos soit perçu comme complément au Niro plutôt que redondant.

Ce qui peut coincer : timing et positionnement tarifaire
Le principal risque tient au positionnement tarifaire. Les premières estimations externes évoquent un tarif d’entrée autour de 30 000 €, ce qui placerait le Seltos face à des références solides et parfois mieux implantées en réseau. À cela s’ajoute la douleur concurrentielle : proposer un Seltos trop proche du Niro en prix et équipements serait contre-productif. Kia doit affiner sa grille pour que le Seltos se distingue par l’espace et la polyvalence plutôt que par une simple redondance de gamme.
Verdict rapide : opportunisme calculé ou excès de zèle ?
Le Seltos n’est pas un accident stratégique. C’est une pièce dans un puzzle plus vaste : densifier l’offre, capter des clients entre les segments et multiplier les points d’accroche chez les concessions. Reste à voir l’exécution commerciale : si Kia sait vendre le gain d’usage (coffre, fonctionnalité V2L, ergonomie) et garder des niveaux de prix distincts du Niro et du Sportage, la manoeuvre sera payante. Dans le cas inverse, le marché, féroce, le sanctionnera en faveur d’acteurs qui offrent plus de clarté. Pour l’instant, le Seltos arrive avec de bons atouts, mais il va falloir du doigté pour les transformer en ventes.


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