
L’information a de quoi faire frissonner les amateurs de petites sportives nerveuses : Abarth plancherait activement sur le retour d’une 500 thermique, remettant en cause l’électrification totale imposée il y a un peu plus de deux ans. Une annonce en demi-mot, mais révélatrice, faite par Gaetano Thorel, patron de Fiat et Abarth en Europe, lors du lancement de la nouvelle Fiat 500 Hybrid. Et derrière cette déclaration, c’est toute une communauté de passionnés qui pourrait bien retrouver l’ADN rugissant qui a fait la réputation de la marque.
Car si la 500e, version électrique vitaminée, a tenté d’ouvrir une nouvelle ère, une large frange du public n’a jamais totalement adhéré à cette mutation. “Les clients Abarth veulent un moteur thermique”, admet Thorel. Ce n’est pas seulement une question de performances : l’univers Abarth est bâti sur la personnalisation, la mécanique accessible, la préparation artisanale. Deux mondes, l’électrique et le tuning, qui cohabitent difficilement. Et c’est bien là que le bât blesse : impossible de “mettre les mains dedans” avec une 500e dont le moteur est scellé, verrouillé, abstrait.
Une base technique repensée… mais encore limitée
Fiat a démontré qu’il était possible d’intégrer un moteur thermique dans la structure de la 500e en lançant récemment la 500 Hybrid, qui mélange une plateforme pensée pour l’électrique et un modeste trois-cylindres Firefly de 1,0 litre. Une preuve de faisabilité, mais pas encore un ticket d’entrée pour la performance : 65 ch, 16,2 s de 0 à 100 km/h… rien à voir avec ce que l’on attend d’une Abarth, même d’entrée de gamme. Thorel ne s’en cache pas : impossible d’imaginer ce bloc dans une future Abarth.
Il faudra donc aller piocher ailleurs. Et c’est dans l’organigramme Stellantis que les ingénieurs pourraient trouver leur salut. Le groupe dispose d’un arsenal de moteurs suffisamment compacts pour s’envisager sous le capot exigu de la 500 : en particulier le 1.2 turbo PureTech, décliné en différentes puissances, déjà embarqué dans les Peugeot 208 et Opel Corsa. Mais même ce trois-cylindres exigeant en refroidissement reste difficile à intégrer sur la 500. Quant à un quatre-cylindres 1.4 turbo, clin d’œil à l’ancien Abarth 595, il est tout simplement exclu : il ne rentre plus.
Cette question d’architecture est centrale. L’Abarth 500e repose sur une plateforme électrique raccourcie, optimisée pour des composants compacts. Réintégrer un moteur thermique demande non seulement de la place, mais aussi une nouvelle gestion des flux d’air, du poids supplémentaire, d’une boîte de vitesses… Un véritable puzzle technique.

Le retour du petit hot-hatch : un marché en manque ?
Si Abarth s’entête, c’est que la niche des petites sportives thermiques est en train de s’assécher. La disparition de l’Abarth 595, la fin annoncée de la Toyota GR Yaris en Europe, le retrait progressif des GTI urbaines… le marché connaît un vide que la marque au scorpion serait bien inspirée de remplir. La seule vraie survivante, la Hyundai i20 N, vit ses dernières années sous cette forme. Une Abarth thermique reviendrait donc dans un contexte quasi déserté, avec un boulevard devant elle.
Un projet encore fragile, mais une volonté affichée
Reste à savoir quel compromis sera trouvé. Un trois-cylindres turbo de 120 à 155 ch semble une option plausible, permettant de rester dans la philosophie du 595 sans reproduire exactement son caractère. Côté normes, un petit moteur optimisé pourrait s’intégrer sans trop de sacrifices, et préserver un prix contenu, élément clé pour séduire les jeunes acheteurs, pilier historique d’Abarth.
On peut aussi imaginer que la marque en profite pour travailler une direction plus radicale, à l’image d’éditions spéciales qui ont animé la gamme durant la dernière décennie. Si Abarth souhaite renouer avec son image sportive et spontanée, une 500 thermique exclusive, légère et jouissive à conduire aurait tout pour devenir l’un des derniers bastions du plaisir automobile à l’ancienne.
Alors, renaissance ou baroud d’honneur ? Impossible à dire pour l’instant. Mais une chose est certaine : si Abarth parvient à faire revivre un modèle thermique dans cette ère électrique, la marque pourrait bien rallumer une flamme que l’industrie éteint progressivement. Pour relancer les ventes d’Abarth, trouver une solution devient urgente…
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