
Skoda n’a jamais été une marque de demi-mesure. Mais en 2026, le constructeur tchèque semble décidé à jouer franchement sur les deux tableaux à la fois. D’un côté, une petite électrique urbaine annoncée autour de 25 000 euros, censée devenir la porte d’entrée idéale vers l’électromobilité. De l’autre, un grand SUV familial à sept places, vitrine technologique et statutaire, destiné à chapeauter la gamme. Deux visions opposées, un même objectif : élargir le terrain de jeu sans renier l’ADN pragmatique de Skoda. L’année 2025 aurait d’ailleurs vu Skoda cartonner en électrique : après l’Enyaq, c’est l’Elroq qui a rencontré un vif succès en Europe. En France, de janvier à novembre, il s’en est vendu 6799 exemplaires, ce qui le place à la 61ème place du marché. 100.000 Skoda Elroq ont été produits, pas mal pour la première année de carrière de ce SUV électrique !
Skoda Epiq : l’électrique populaire selon Mladá Boleslav
La plus attendue des deux nouveautés s’appelle Epiq. Un nom court, presque affectif, pour un modèle qui incarne une ambition claire : devenir l’électrique Skoda la plus accessible jamais produite. Avec ses 4,10 mètres de long, l’Epiq se positionne dans le segment B-SUV, pile en face des Peugeot e-2008, Jeep Avenger ou encore de la nouvelle Renault 4 électrique. À la différence près que Skoda vise ici un prix psychologique fort, autour de 25 000 euros, là où beaucoup peinent encore à descendre sous les 30 000. ( lire notre essai du Peugeot e-2008 )
Techniquement, l’Epiq s’appuie sur la plateforme MEB Entry du groupe Volkswagen, la même que celle des futures Volkswagen ID.Polo et Cupra Raval. Traction avant, architecture pensée pour contenir les coûts, et promesse d’une autonomie supérieure à 400 kilomètres : sur le papier, la recette est connue, mais elle reste redoutablement efficace si elle est bien exécutée. La production en Espagne confirme d’ailleurs la volonté du groupe de rationaliser au maximum cette nouvelle génération d’électriques compactes.
À l’intérieur, Skoda promet un habitacle volontairement simple mais malin. Écrans de taille raisonnable, interfaces épurées, commandes physiques réduites sans disparaître totalement, et surtout ces fameuses astuces Simply Clever qui font encore la différence face à une concurrence parfois trop obsédée par le tout tactile. L’Epiq ne cherchera pas à impressionner, mais à rassurer, et c’est peut-être là sa meilleure arme dans un marché électrique encore anxiogène pour beaucoup d’acheteurs.

Un SUV 7 places pour tutoyer le haut de gamme
À l’autre extrémité du spectre, Skoda prépare un tout autre objet roulant. Un grand SUV électrique à sept places, long d’environ 4,90 mètres, directement inspiré du concept Vision 7S. Son nom définitif n’est pas encore arrêté, même si “Space” circule déjà en interne et dans certains médias spécialisés. Peu importe l’appellation, l’intention est claire : proposer une alternative crédible aux Tesla Model X, Kia EV9 ou Volvo EX90, avec la touche Skoda en supplément. ( lire notre essai du Volvo EX90 )
Ce futur vaisseau amiral reposera sur la plateforme MEB dans sa version la plus aboutie. Des configurations à propulsion ou transmission intégrale sont prévues, avec des puissances pouvant grimper jusqu’à environ 340 chevaux. L’autonomie annoncée, supérieure à 600 kilomètres, le place dans le haut du panier, à condition bien sûr que la réalité soit à la hauteur des promesses WLTP.
L’habitacle s’annonce nettement plus ambitieux que ce que Skoda proposait jusqu’ici. Grand écran central vertical de 14,6 pouces, instrumentation numérique de 8,8 pouces, matériaux plus valorisants et une attention particulière portée à l’habitabilité, y compris à la troisième rangée. Le coffre, même avec sept passagers à bord, devrait rester exploitable, fidèle à la réputation de la marque.

Deux modèles, une stratégie cohérente
Ce double lancement n’a rien d’anodin. En misant simultanément sur l’électrique d’accès et sur le SUV statutaire, Skoda couvre quasiment tout le spectre des usages familiaux. L’Epiq vise les ménages urbains, les primo-accédants à l’électrique, voire les seconds véhicules. Le grand SUV, lui, cible les familles nombreuses, les professionnels et ceux qui regardaient jusqu’ici vers des marques plus premium.
Reste la question des prix. Si les 25 000 euros de l’Epiq se confirment, Skoda pourrait frapper un grand coup, surtout si le modèle parvient à rester éligible aux aides selon son lieu de production et sa fiche technique finale. À l’inverse, le SUV 7 places, annoncé autour de 60 000 euros, devra justifier chaque euro face à une concurrence déjà bien installée et souvent plus valorisée en image. Mais comme toujours, le rapport prix-prestations devrait être très travaillé, et pertinent.
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