Renault 4 E-TECH : la 4L revisitée en électrique, une bonne idée ?

Renault s’est lancé dans une vague de modèles néo-rétro, pour capitaliser sur la sympathie accordée à d’anciennes gloires disparues. La première relance a été pour la Renault 5, enfin arrivée en concessions après de longues années d’attente. Deux ans après le show-car 4EVER Trophy, Renault présente cette fois-ci un revival de la 4L. Un best-seller Renault produit en plus de 30 ans à plus de 8 millions d’exemplaires. Un motif suffisant pour une nouvelle génération qui n’a plus rien à voir ?

Une Renault 4 plus que revisitée

Renault positionne sa 4 E-TECH Electric dans le segment B, avec une longueur de 4,14 m qui la situe entre les Clio et Captur. Soit également une bonne vingtaine de centimètres en plus que la nouvelle R5.

Aussi haute qu’un Captur, elle ne mesure toutefois que 1,80 m de large : des cotes qui seront donc parfaitement adaptées à un usage urbain. On est toutefois loin du gabarit de l’époque : 3,72 m de long, par 1,46 m de large et 1,48 m de large. Transformée en crossover, la nouvelle 4L ne joue clairement pas dans la même cour.

D’ailleurs à l’époque son positionnement était en entrée de gamme de la marque, pour concurrencer une certaine 2CV. Son succès a été au rendez-vous en raison de son rapport prix-prestations imbattable, et de sa rusticité qui en faisait une reine de fiabilité et de longévité. Le fait que le modèle soit encore utilisé pour le « 4L Trophy » illustre parfaitement ces points forts.

Cette fois-ci, le positionnement n’a plus rien à voir. Car en plus d’être un SUV, la nouvelle Renault 4 E-TECH est électrique : de quoi la rendre encore plus élitiste !

Une base technique de Renault 5 E-TECH

Cette nouvelle Renault 4 E-TECH reprend donc beaucoup d’éléments à la Renault 5, dont sa plate-forme AmpR Small. Les deux modèles partagent pas moins de 68 % de pièces communes !

Renault proposera deux versions : une batterie de 40 kWh associée à une motorisation de 120 ch, et une batterie de 52 kWh associée à la motorisation de 150 ch. Cette batterie NMC (Nickel Manganèse Cobalt) permettra d’atteindre 400 km d’autonomie, soit ce que propose un Peugeot e-2008.

Avec la motorisation de 150 ch, Renault annonce un 0 à 100 km/h en moins de 8,5 secondes, et des reprises de 80 à 120 km/h en moins de 7 secondes. La vitesse maxi sera elle, bridée à 150 km/h.

Côté recharge, avec la plus grosse batterie le chargeur DC 100 kW permet de charger de 15 à 80 % en 30 min. Un temps annoncé identique pour la plus petite batterie, malgré un chargeur rapide DC de 80 kW seulement.

Comme sur la Renault 5, le chargeur bidirectionnel AC 11 kW permet de bénéficier des fonctions V2L (vehicle-to-load) pour brancher un appareil 220 V sur la batterie de la voiture et V2G (vehicle-to-grid) pour réinjecter de l’électricité dans le réseau.

Un habitacle qui fait référence à l’originale

Sans surprise et comme nous l’avions déjà annoncé, la Renault 4 E-TECH reprend la planche de bord de la R5 avec son double écran horizontal. OpenR Link et les services Google intégrés sont donc proposés, avec Google Maps utilisé pour les itinéraires comprenant un besoin de recharge en cours de route.

L’embourgeoisement de la 4L est donc au rendez-vous, avec la possibilité d’un équipement digne d’un segment supérieur : hayon motorisé, système hifi Harman Kardon 410 W…

En dehors du design intérieur qui fait référence à plusieurs décennies en arrière, la R4 reprend à son aïeule le principe du toit ouvrant en toile. Côté chargement, Renault annonce un volume de 420 litres, pas mal pour la longueur de l’engin.

Renault a aussi prévu du fun : un toit ouvrant en toile électrique, pour une Renault 4 appelée « Plein Sud ». Il sera proposé sur les versions Techno et Iconic, et supprime alors les barres de toit ainsi que l’antenne arrière. Un toit en toile, qui se replie en trois plis, et devrait préserver l’insonorisation avec un doublage. Le poids a été réduit avec une armature en plastique et non en métal. L’ouverture fera alors 80 cm de large par 92 cm de long, et profitera ainsi aux passagers arrière.

Produite en France

Sur le marché français, l’argument de vente ultime viendra sans doute de sa production en France, dans l’usine de Maubeuge.

Si le design pourra séduire un public nostalgique ( c’était mieux avant ), il faudra aussi que ces clients-là soient déjà ouverts au passage à l’électrique. Ils devraient pouvoir profiter en 2025 d’un bonus écologique encore présent mais réduit à 25000 euros. Du côté des prix, Renault n’a pas encore confirmé à quel niveau va se situer à la Renault 4. Dépourvue de la version de base de 95 ch attendue l’an prochain sur la R5, mais aussi plus longue et plus habitable, la Renault 4 E-TECH va être facturée quelques milliers d’euros de plus que sa petite soeur. Seul le bonus devrait permettre de passer sous les 30000 euros, du moins en 2025.