
Pour fêter les 100 ans de son modèle le plus iconique, Rolls-Royce signe la Phantom Centenary, une édition ultra-limitée à seulement 25 exemplaires. Une « private collection » dans le jargon de Goodwood, conçue comme un manifeste du savoir-faire artisanal britannique. À ce niveau, on ne parle plus d’automobile, mais d’orfèvrerie roulante, où chaque détail raconte un siècle d’excellence.
Basée sur la Phantom Series II, la Centenary est à la fois un clin d’œil à l’âge d’or d’Hollywood et une démonstration de puissance créative. Son design reprend le ton contrasté des années 1920 : un duo Arctic White et noir profond, surmonté d’un vernis « Super Champagne Crystal » parsemé de micro-particules de verre. Le résultat scintille littéralement sous la lumière.
De l’or, du cuir et 440 000 points de broderie
Le luxe Rolls-Royce ne connaît pas la demi-mesure. Ici, le Spirit of Ecstasy, mascotte légendaire, est façonné en or massif 18 carats, plaqué en 24 carats et reprenant le dessin original de 1925. Les jantes de 22 pouces, elles, sont décorées de 25 fines lignes dorées, une pour chaque exemplaire produit.
Mais c’est à l’intérieur que la folie atteint son paroxysme. Rolls-Royce a reproduit 77 esquisses retraçant l’histoire de la Phantom, déployées à travers tout l’habitacle par des techniques mêlant gravure laser, marqueterie, impression sur textile et broderie. La banquette arrière seule compte 160 000 points de couture, et le ciel de toit, fidèle à la tradition « Starlight », ajoute 440 000 points brodés dessinant la silhouette de l’usine de Goodwood.
Chaque siège raconte une transition chromatique subtile, du blanc au noir, comme une métaphore du temps. Les panneaux de portes et tablettes se parent de marqueterie tridimensionnelle, d’encre superposée et de fines dorures à la feuille d’or. L’ensemble atteint un niveau de finition rarement vu dans une voiture moderne.

L’art de la perfection mécanique
Sous ses atours précieux, la Phantom Centenary reste fidèle à la philosophie mécanique Rolls-Royce : un V12 6,75 litres au silence absolu, plus discret qu’une horloge suisse, animé par une boîte automatique à huit rapports et une suspension qui semble flotter sur l’asphalte.
La planche de bord abrite une œuvre baptisée « The Gallery » : cinquante ailettes d’aluminium imprimées en 3D, évoquant les pages d’un livre. Elles s’illuminent selon la lumière ambiante, donnant vie à une sculpture cinétique unique.

Le luxe absolu, hors du temps et des chiffres
Rolls-Royce ne communique aucun tarif – inutile, tant l’argent ne suffit pas à en acquérir une. Les 25 exemplaires partiront chez quelques collectionneurs triés sur le volet, probablement à plus d’un million et demi d’euros l’unité, selon les estimations du marché.
Cette Phantom Centenary n’est pas seulement une voiture : c’est une capsule temporelle, un manifeste du luxe à l’anglaise au moment même où l’industrie se tourne vers l’électrique et la sobriété. Un symbole assumé d’extravagance et de continuité, fidèle à la devise de la marque : “The Best Car in the World.”







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