
Alors que le Macan thermique vit ses derniers mois, Porsche prépare un remplaçant inédit, qui ne s’appellera pas Macan. Une manière de corriger le tir face à un marché de l’électrique moins porteur que prévu.
La transition vers le tout-électrique devait être une formalité pour Porsche. Du moins sur le papier. En réalité, les ambitions du constructeur allemand se heurtent à une dynamique de marché bien moins favorable qu’espéré. En réponse à cette conjoncture, Porsche change son fusil d’épaule : un nouveau SUV compact à moteur thermique est en préparation pour une sortie avant la fin de 2028. Une décision stratégique qui marque un tournant dans la politique produit du constructeur.
Le Macan thermique : clap de fin en 2026
Déjà retiré du marché européen pour cause d’incompatibilité avec les nouvelles normes de cybersécurité imposées par l’Union Européenne, le Porsche Macan de première génération continue néanmoins d’être produit à Leipzig pour certains marchés hors UE. Mais plus pour longtemps : 2026 marquera la fin de son cycle de vie, laissant le champ libre à son successeur 100 % électrique, déjà en production depuis mai 2024.
Sauf que ce Macan électrique, malgré ses qualités techniques indéniables, ne suffit plus à lui seul à maintenir la dynamique commerciale de Porsche sur le segment des SUV intermédiaires. La baisse globale de la demande pour les véhicules électriques, notamment en Chine et aux États-Unis, pousse la marque à réintroduire un modèle thermique, adapté à des marchés plus résistants à l’électrification forcée.
Un SUV inédit, mais pas un “nouveau Macan”
Le prochain modèle thermique ne portera ni le badge Macan, ni une esthétique trop proche du modèle électrique, pour éviter toute confusion dans la gamme. Il ne s’agira donc pas d’un simple retour en arrière, mais bien de la création d’un nouveau modèle à part entière, qui viendra s’insérer sous le Cayenne dans la hiérarchie.
Pour éviter le piège du “badge engineering” (recycler un modèle du groupe avec un simple changement de logo), Porsche entend différencier ce futur SUV du cousin Audi Q5, dont la prochaine génération partage la même plateforme modulaire PPC (Premium Platform Combustion). Les deux véhicules auront sans doute des fondations communes, mais la version Porsche bénéficiera d’un style, d’un châssis et d’un comportement distinctifs, comme à l’accoutumée.
Retour en grâce du thermique… mais électrifié
Pas question pour autant de faire fi des contraintes environnementales. Dans un contexte réglementaire européen de plus en plus strict, le futur SUV intégrera vraisemblablement une hybridation, légère ou rechargeable. Il pourrait même adopter une motorisation V6 avec technologie PHEV, à l’image de ce que propose déjà le Cayenne E-Hybrid, pour concilier plaisir de conduite et conformité réglementaire.
En somme, Porsche semble vouloir jouer sur deux tableaux : conserver son ADN de sportivité thermique, tout en répondant aux exigences d’efficacité énergétique et de réduction des émissions.
Un aveu d’échec pour l’électrique ?
Ce revirement stratégique n’est pas anodin. Il reflète les difficultés commerciales rencontrées par la marque ces derniers mois. Le dernier rapport financier est sans appel : une chute de 133 % du bénéfice net, à seulement 718 millions d’euros pour le premier semestre 2025. Un coup dur pour une marque habituée aux marges confortables.
Oliver Blume, CEO de Porsche, reste cependant optimiste : ce réalignement stratégique entre retour du thermique et poursuite de l’électrification devrait porter ses fruits dès 2026, avec un redressement progressif des ventes et de la rentabilité.
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