Essai Renault Arkana Mild Hybrid 140 : que vaut ce SUV coupé ?

Essai Renault Arkana Mild Hybrid 140
Essai Renault Arkana Mild Hybrid 140

Avec le Renault Arkana, le constructeur français est devenu le premier généraliste à proposer dans sa gamme un SUV coupé. Ce type de carrosserie a été inventé chez BMW avec le X6, et s’est ensuite démocratisé avec le X4. Les concurrents allemands ont bien entendu répliqué, avec des Mercedes GLC Coupé, GLE Coupé, et des Audi Q3 Sportback, et Q5 Sportback, entre autres. Mais la tendance ne fait que débuter du côté des constructeurs généralistes.

L’Arkana est donc un modèle à part, non seulement pour sa silhouette mais aussi pour son positionnement. Renault a visiblement réussi son pari : les ventes en attestent puisqu’il fait partie des 10 modèles les plus vendus en France en 2022. Pour cet essai, nous avons pu prendre le volant d’une version Evolution Mild Hybrid 140 EDC.

Design : un des points forts du Renault Arkana

De nombreux acheteurs du modèle seront bien évidemment séduits par le concept de SUV coupé, jusqu’à présent peu accessible à toutes les bourses.

Le look SUV est bien présent avec une garde au sol de 200 mm, une ceinture de caisse haute, et des skis de protection sur les boucliers avant et arrière. Il se dispense logiquement de barres de toit, peu compatibles avec la silhouette coupé qui nécessite une ligne plongeante de toit.

A l’avant, l’Arkana s’insère parfaitement dans la gamme Renault avec ses blocs optiques rectangulaires qui adoptent la signature lumineuse en C. Les nervures du capot convergent vers le gros logo Renault, qui n’est pas encore celui remanié du nouvel Austral.

La signature lumineuse C-Shape de l'Arkana
La signature lumineuse C-Shape de l’Arkana

C’est le profil qui marquera les esprits avec un gabarit imposant : il mesure tout de même 4,57 m, loin des 4,22 m du Captur. Le toit plongeant apporte une certaine fluidité, en harmonie avec le dynamisme général. Vu de derrière, l’Arkana est également plutôt imposant.

Les feux arrière rappellent les Renault de la fin des années 2010, et notamment la Talisman. Ce qui lui donnera un petit coup de vieux en comparaison avec le tout dernier Austral.

Ceux qui veulent un look plus dynamique pourront s’orienter vers la finition RS Line, dotée de boucliers et de jantes alliage spécifiques. Elle se reconnait immédiatement, le bouclier avant étant par exemple dessiné avec une lame F1 et de larges prises d’air latérales.

Le profil de l'Arkana est un de ses atouts majeurs
Le profil de l’Arkana est un de ses atouts majeurs

Vie à bord : un manque de techno

Si Renault a misé sur le dynamisme et le charme du coupé à l’extérieur, c’est surtout le sérieux qui prime dans l’habitacle.

L’aménagement est assez classique, et n’a pas de quoi faire vraiment rêver dans cette finition Evolution. Ce deuxième niveau de la gamme de l’Arkana doit en effet se contenter d’une sellerie tissu, d’une instrumentation classique à compteurs, et d’un petit écran central. Des éléments qu’on pourrait plutôt voir dans une Clio ! Dommage, car la qualité est satisfaisante avec par exemple un bel insert décoratif en relief devant le passager.

Pour bénéficier de l’écran central de 10″ implantée façon tablette à la verticale, Renault n’a pas ouvert l’option sur les deux finitions les moins chères. Il faudra donc s’offrir au minimum un Arkana Techno. Cette finition dispose aussi de l’instrumentation numérique pour le conducteur, de quoi apporter les technologies au goût du jour qui manquent à ce modèle d’essai.

Les sièges de cette finition Evolution sont heureusement bien dessinés, avec un maintien agréable. Notre voiture d’essai disposait de l’option siège conducteur électrique, qui comprend notamment le réglage lombaire électrique.

D’autres lacunes sont à signaler niveau équipement, comme par exemple le rétroviseur central jour-nuit qui n’est pas électrochrome. Sur une voiture à plus de 32000 euros, cela fait un peu pingre. Mais les constructeurs allemands sont capables de faire la même chose !

L’équipement comprend en revanche l’accès et démarrage mains libres. Chez Renault, la carte mains libres, c’est l’assurance d’avoir la voiture qui bippe et ferme et rouvre ses rétroviseurs dès qu’on fait le tour de la voiture…Un paramétrage de distance serait utile pour éviter ses ouvertures et fermetures intempestives.

La planche de bord est bien dessinée, mais le petit écran central fait tâche
La planche de bord est bien dessinée, mais le petit écran central fait tâche

Au quotidien, la position de conduite haut perché est agréable, et on trouve rapidement ses marques dans l’habitacle qui ne manque pas de rangements. Cette version chaussée en pneumatiques 17″ ménage les lombaires, d’autant plus que l’amortissement reste assez axé sur le confort.

Aux places arrière, l’espace est suffisant, mais la garde au toit pourra être pénalisante pour des adultes ou de grands ados.

Sous le hayon, la contenance du coffre de 513 est suffisante pour une famille. Le seuil de chargement est élevé, mais le coffre est profond avec une forme carrée facile à charger. La banquette se rabbat facilement pour accroitre le volume qui peut passer à 1296 litres. Notez que le volume est réduit si vous choisissez la motorisation E-TECH : la contenance standard diminue à 480 litres.

La contenance du coffre est digne d'une familiale
La contenance du coffre est digne d’une familiale

A conduire : 140 ch et des palettes

Malgré son appartenance au segment C, le Renault Arkana repose sur la plate-forme modulaire CMF-B également utilisée par le Captur et la Clio. Des soubassements plus basiques que ceux du dernier Austral, nous allons voir si le niveau est suffisant.

L’offre de moteurs est également limitée sur l’Arkana, qui a fait l’impasse sur le diesel, et propose seulement trois motorisations. La plus onéreuse et la plus sobre est la motorisation E-TECH de 145 ch, une offre Full Hybrid signée Renault.

Le moteur présent sous le capot de notre Arkana d’essai n’a rien à voir avec ce bloc : il s’agit d’un quatre cylindres essence 1.3 Mild Hybrid de 140 ch. Si la puissance est très proche du moteur E-TECH, le moteur thermique n’est pas le même puisque celui du moteur E-TECH est un 1.6 atmosphérique. Ici il s’agit du 1.3 turbocompressé de 140 ch, qu’on retrouve sous le capot des Renault Mégane et Mercedes Classe A. Un moteur qui a pris le relais du 1.2 TCe, bien connu pour ses problèmes de fiabilité. Il est doté ici d’une micro-hybridation 12V avec une batterie lithium-ion 12 V de 0,13 kWh.

Ce moteur est couplé à une boite automatique EDC à double embrayage, qui s’accompagne de petites palettes au volant.

Essai Renault Austral
Essai Renault Austral

Dès les premiers tours de roues, la gestion de la boite de vitesses EDC étonne par son manque de réactivité. Le moteur mouline, et la boite met un temps important avant de changer de rapport ! De quoi faire grimper le niveau sonore à bord lorsque vous êtes en phase d’accélération pour doubler sur voie rapide ou sur autoroute…

La sonorité n’est d’ailleurs pas un point fort de ce modèle. Heureusement en un sens que les palettes au volant sont donc bien présentes pour vous permettre d’enclencher le rapport supérieur.

Du côté des performances, pas de quoi s’enthousiasmer avec 9,8 s pour le 0 à 100 km/h. Mais c’est toujours une seconde de mieux que la version E-TECH ! La vitesse de pointe atteint 205 km/h : il faut se contenter de 172 km/h en E-TECH.

Cette motorisation de 140 ch est donc la plus performante des deux. Elle est aussi proposée avec un niveau de puissance porté à 160 ch, dès la finition Techno ( 35250 euros ). Mais grimper en puissance ne correspond pas forcément à la philosophie de ce SUV, qui n’est pas particulièrement incisif à la conduite. Notons aussi que les modes de conduite Multi-Sense ne sont pas proposés sur ce niveau de finition.

La présence de la micro-hybridation ne se ressentira pas à la conduite, et il faudra pratiquer l’éco-conduite pour bénéficier en ville d’un mode roue libre assez bref à basse vitesse.

On pourra s’étonner de la monte pneumatique de l’Arkana, chaussé en pneus Kumho Ecsta. Pas des pneumatiques très premium pour une première monte…

L’arrière de l’Arkana pourra rappeler feu la Talisman

Globalement le chapitre dynamique est très correct, mais l’agrément de conduite sera un cran en-dessous de celui d’un Peugeot 3008, la référence du segment. La faute à la précision du train avant, et aux pneumatiques cités plus haut !

La consommation lors de notre essai a évolué entre 6,5 L et 7,6 L selon le type de parcours. En optant pour la motorisation E-TECH 145, vous devriez pouvoir consommer 1 L de moins en moyenne, mais il faudra payer 1500 euros de plus. On en reparle plus bas au chapitre budget ! Comme souvent sur les voitures récentes, la capacité du réservoir est modeste. Avec 50 litres, il ne faudra pas espérer disposer d’une autonomie record…

Terminons par la sécurité : l’Arkana a obtenu la meilleure note de 5 étoiles au crash-test EuroNCAP.

L'Arkana est à l'aise sur la route, sans être au niveau des meilleurs élèves de la catégorie
L’Arkana est à l’aise sur la route, sans être au niveau des meilleurs élèves de la catégorie

Budget : des tarifs bien placés face à l’Austral

Les prix du Renault Arkana débutent à 31800 euros pour la finition Equilibre et la motorisation Mild Hybrid 140 EDC. En équipement de base, cette version comprend déjà le système Easy link avec écran tactile 7”, réplication smartphone, radio DAB, Bluetooth, wifi, 6 haut-parleurs, la carte Renault avec accès et démarrage mains libres, la caméra de recul, les jantes alliage 17” bahamas diamantées noires.

Pour seulement 700 euros de plus, la finition Evolution présentée dans cet essai ajoute l’alerte de survitesse combinée à la vitesse limite de la navigation, la commutation automatique des feux de route / croisement, la navigation embarquée avec cartographie Europe, l’aide au parking avant et arrière.

La gamme de l’Arkana comporte encore trois niveaux de finitions : le coeur de gamme Techno, la version RS Line et la version E-Tech Engineered. Cette dernière est réservée à la motorisation E-TECH 145, avec un typage dynamique proche de la finition RS Line.

Comme la fin de Renault Sport est en cours, avec la disparition de la Mégane RS cette année, la finition RS Line devrait être rapidement remplacée par l’Arkana Esprit Alpine.

Le petit écran aurait plutôt sa place dans une Clio !
Le petit écran aurait plutôt sa place dans une Clio !

Faut-il ajouter 1500 euros pour passer du moteur Mild Hybrid 140 EDC à la motorisation hybride E-TECH 145 ? L’écart de prix ne se justifie pas par la puissance, puisque seuls 5 ch les séparent. La version E-TECH permettra surtout de réduire la consommation, avec plus d’un litre de moins aux 100 km.

En comptant le malus écologique de 210 euros de la motorisation 140 ch, il vous faudra tout de même 64500 km pour amortir le surcoût entre les deux motorisations ( avec un prix de 2 € le litre de SP95 E10 ).

Faut-il privilégier un Austral ? Côté tarif, ce dernier débute à 34000 euros pour la finition Equilibre, avec un moteur mild hybrid de 130 ch…en boite manuelle. La boite automatique n’est pas proposée sur ce premier niveau. Le premier Austral en boite automatique impose de passer à la finition Techno, mais aussi à la motorisation Mild Hybrid 160 ch auto, facturée 38000 euros.

De quoi finalement laisser le champ libre à l’Arkana, positionné avec un bel écart de prix. Nous conseillerons la finition Techno, afin de profiter des technologies modernes dans l’habitacle.

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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