Chez Volvo, les berlines traditionnelles ont encore droit de cité. La preuve avec la S60, qui occupe toujours le terrain face aux allemandes premium que sont les BMW Série 3, Mercedes Classe C et Audi A4. La suédoise mise désormais beaucoup sur l’électrification, avec des variantes hybrides rechargeables qui trustent les puissances les plus élevées de la gamme. La voici à l’essai en configuration T6 Recharge, avec une belle puissance au programme qui n’est pas le moindre de ses atouts…
Un design scandinave
La S60 est la toute dernière berline à trois volumes proposée dans la gamme Volvo. Ce modèle à vocation internationale ne se croise que rarement en France : vous aurez plus de chance de l’apercevoir dans certain films Netflix tournés aux US ! Rien d’étonnant : cette suédoise est fabriquée dans l’usine américaine de Volvo, et les Etats-Unis sont le principal marché du modèle. Il s’agit d’ailleurs du premier modèle Volvo fabriqué outre-Atlantique. La marque suédoise a inauguré sa première usine américaine en 2018, à Charleston en Caroline du Sud.
Quelques années en arrière, Volvo proposait aussi une S90 : une taille au-dessus de la S60, un modèle désormais indisponible en France et qui est très proche esthétiquement. Cette dernière fait plutôt le bonheur d’une clientèle chinoise, autre preuve de la mondialisation de la marque.
Avec une esthétique douce et tendance, très scandinave, la S60 n’accuse pas encore le poids des années : elle arrive pourtant déjà sur ses 4 ans. Cette version Ultimate fait la part belle aux inserts chromés, que ce soit au niveau des boucliers, du tour de calandre ou autour des vitrages latéraux. Volvo n’a pas reconduit la ligne R Design, qui avait de quoi séduire avec un certain tempérament.
A l’avant, les projecteurs semblent dessinés autour du fameux marteau de Thor, qui constitue la signature lumineuse du modèle.
Cette S60 Ultimate joue la carte de la routière bourgeoise, élégante et haut de gamme. Son profil est assez classique, avec un long capot, une malle arrière marquée, et une lunette arrière inclinée. Mais pas au point d’aller lorgner sur les coupés 4 portes : les portes présentent d’ailleurs un épais encadrement, qui inspire la robustesse.
Vous remarquerez la présence de la trappe de recharge sur l’aile avant côté conducteur : elle est située à l’opposée de la trappe à carburant qui est situé à l’arrière côté passager.
Extérieurement, seule une option a été cochée dans cette configuration à l’essai : la peinture métallisée Argent Aurore, les jantes alliage 18″ étant les modèles de série.
Dans la gamme Volvo, la S60 est toujours accompagnée par sa déclinaison break, le V60. En France, les choses sont claires : c’est le SUV XC60 qui truste le gros des ventes du segment D chez Volvo. Ces trois modèles ont bien des choses en commun, dont leur design, mais aussi leur aménagement intérieur…
Un salon à la scandinave
En pénétrant dans l’habitacle de la S60, on ne peut qu’être charmé par la présentation soignée. Cette Volvo en met plein la vue, sans pour autant user d’artifices clinquants, ni même d’abondance de cuir. Après une montée en gamme qui s’est opérée pendant de longues années, Volvo s’est positionnée comme une marque premium. Impossible d’en douter en montant à bord d’une S60, au vu de la qualité de finition et du soin apporté au moindre détail.
Le charme suédois opère toujours dans l’habitacle d’une Volvo : ce modèle est ici équipé d’une option qui apporte des éléments peu communs. Cette S60 est dotée d’une sellerie optionnelle « laine mélangée gris perle » ( facturée 1450 euros ). Une option pour remplacer le cuir livré de série, c’est original non ? Volvo fait ici une belle démonstration et prouve qu’il est possible de proposer un intérieur haut de gamme, avec de vrais fauteuils accueillants, sans sellerie cuir. Une tendance qui devrait progressivement se développer dans l’automobile : Volvo semble déjà prêt !
A l’avant, les sièges font preuve d’un confort élevé, et disposent des réglages électriques à mémoires aux deux places ainsi que du chauffage. Manque juste la ventilation des sièges, mais même en été, ils ne seront jamais brûlants comme du cuir. Avec un amortissement qui privilégie le confort et une monte pneumatique 18″ raisonnable, les passagers sont plus qu’à l’aise pour parcourir de longues distances.
Les places arrière sont également très confortables, avec un bel espace aux jambes, des sorties de climatisation dans les montants latéraux, des prises USB-C ainsi que le chauffage de la banquette. Que demander de plus ? Comme souvent, la banquette arrière présente deux superbes places latérales, mais le confort est moindre sur la place centrale avec un tunnel de transmission imposant.
Face au conducteur, le combiné d’instruments digital 12,3” est personnalisable et affiche notamment le rappel de la navigation. Si vous utilisez des applications, cela fonctionnera avec Google Maps, mais pour Waze l’affichage sera uniquement sur l’écran central.
A noter également que l’équipement de série comprend un affichage tête haute projeté sur le pare-brise : le conducteur dispose ainsi des informations principales de conduite sous les yeux.
Sur le grand écran tactile vertical, le système multimédia Sensus Connect devrait convaincre les utilisateurs. Il est d’ailleurs compatible Android Auto et Apple car play.
De série, la version Ultimate dispose déjà d’un système hifi Harman Kardon : généralement le nec plus ultra proposé sur ce type de véhicules premium de la catégorie D. Mais Volvo va encore plus loin, avec un système Hifi optionnel Bower et Wilkins. Si l’option est facturée 2700 euros, elle est constituée d’une véritable salle de concert avec une installation de haut vol.
On termine ce chapitre avec la contenance du coffre : la hauteur est limitée du fait de l’hybridation, mais le volume est tout de même annoncé à 390 litres. Si vous en voulez davantage, il faudra opter pour le break afin de pouvoir charger au-delà de la hauteur du cache-bagages !
A conduire : hybride rechargeable, un vrai couteau suisse
Cette variante T6 AWD Recharge est la plus puissante de la gamme S60, à peu de choses près : une déclinaison intitulée T8 et siglée Polestar chapeaute la gamme. Volvo ayant banni les 5 et 6 cylindres, c’est donc un quatre cylindres essence qui officie sous le capot. Ce 2.0 turbocompressé développe déjà 253 chevaux : une puissance tout à fait convenable et qui procure de très bonnes performances, même quand la batterie est vidée. La version T8 Polestar va encore plus loin, avec une puissance du moteur essence portée à 318 ch.
L’hybridation passe par un moteur électrique de 145 ch placé à l’arrière, qui ajoute une puissance de 87 ch quand les deux moteurs fonctionnent de concert. La S60 T6 se présente alors comme une transmission intégrale. Traction avant en essence, propulsion en mode électrique, et transmission intégrale AWD : tout est possible, en fonction de la charge de la batterie.
Ce n’est pas une petite batterie qui officie, puisque les concepteurs ont installé une batterie lithium-ion de 18,8 kWh. Elle permet d’afficher une autonomie de 90 km en cycle mixte, qui dépasse même les 106 km en usage urbain. Lorsque la batterie est chargée, le conducteur peut laisser le mode de conduite hybride activé par défaut au démarrage. Mais il est aussi possible de sélectionner le mode Pure pour ne rouler qu’en 100 % électrique lorsqu’on est en ville, ou au contraire de mettre la batterie en attente pour garder cette autonomie pour plus tard lorsqu’on circule sur route. Le mode hybride par défaut saura aussi gérer comme un grand. En voici un exemple lors d’un trajet entre Mulhouse et Nanterre en région parisienne : la S60 a circulé en essence sur la partie autoroutière, avant d’utiliser l’énergie de la batterie lors de la traversée de la région parisienne.
Il sera aussi possible de conduire en mode pédale unique : comme sur de nombreux modèles électriques, relâcher l’accélérateur fera freiner la voiture, jusqu’à son arrêt complet. Bien entendu en cas de besoin d’un freinage d’urgence plus rapide, le conducteur aura tout intérêt à écraser la pédale de frein ! Mais la S60 veille au grain : les systèmes de sécurité embarqués comportent le régulateur de vitesse adaptatif avec contrôle de distance, et le freinage automatique d’urgence. De quoi éviter certains accrochages à des conducteurs en mal de réflexes rapides…
Pour ceux qui voudraient s’intéresser à l’achat de ce modèle en occasion : attention, avant 2022 la capacité de la batterie était plus restreinte, avec seulement 11,6 kWh.
Autre petit bémol : la capacité du chargeur embarqué, un peu juste avec ses 3,6 kW. Sur une borne de charge classique, cela porte la durée d’une charge complète à plus de 5 heures…Un peu long pour repartir avec une autonomie affichée à 75 km ! ( par temps de canicule ). D’autant plus que les réseaux du type Freshmile facturent non seulement au kWh, mais aussi à la minute. Une longue durée de charge fera donc grimper la facture, par exemple de 10 euros sur une charge de 16,8 kWh réalisée lors de notre essai.
Mais bonne nouvelle : Volvo vient de changer le chargeur sur les dernières productions, avec un nouveau chargeur embarqué biphasé de 6,4 kW. Ce qui permet de réduire le temps de recharge à 3 heures ! Nous aurions aimé en disposer sur notre véhicule d’essai, ce qui sera le cas si vous commandez un modèle en neuf.
Chaussée avec des pneumatiques Michelin Primacy 4 en 235/45 R18, la S60 T6 ne manque pas d’accroche mais pourra parfois étonner par un comportement sous-vireur prononcé si vous empruntez une courbe à vitesse excessive, notamment sur le mouillé…Le poids de 2 tonnes de cette berline suédoise se rappellera alors à votre bon souvenir.
L’amortissement privilégie le confort à la sportivité : le tempérament de cette S60 est plus proche de celui d’une Audi A4 que d’une BMW Série 3….
Parlons un peu de sécurité: un thème cher à Volvo. Récompensée par les fameuses 5 étoiles du Crash test EuroNCAP, la Volvo S60 est dotée de nombreux dispositifs de sécurité, certains ayant déjà été cités plus haut. la technologie City Safety avec freinage automatique permet par exemple de reconnaitre les piétons, les cyclistes et les grands animaux. Le freinage automatique sera aussi activé pour atténuer les collisions jugées inévitables.
La panoplie comporte également l’alerte trafic en marche arrière avec freinage automatique, le détecteur d’angles morts, l’aide au maintien dans la voie. Pour les manoeuvres, il faudra ajouter l’option « Caméra Surround View » facturée 650 euros pour bénéficier de la vue du dessus, parfois pratique avec un gabarit proche des 4,80 m de long.
Budget : chère mais toute équipée
En hybridation légère, la Volvo S60 est proposée à partir de 50700 euros en entrée de gamme Start. Une seule motorisation essence B4 micro-hybride est alors proposée.
En hybride rechargeable, la S60 débute à partir de 65350 euros avec la finition Plus. Cette version d’essai est une finition Ultimate, facturée 71400 euros. Avec les options, notre véhicule d’essai dépasse les 77000 euros. Une somme coquette pour une berline de cette catégorie. Fort heureusement, avec les émissions de CO2 ultra basses assurées par l’hybridation rechargeable, aucun malus écologique ne fera encore grimper le prix clés en mains. La fiscalité sera aussi avantageuse pour les sociétés, qui verront dans ce modèle un véhicule de fonction valorisant et sécurisant pour leurs cadres !
Mais que donne la S60 T6 Recharge face à la concurrence ?
Du côté de BMW, la 330e xDrive M Sport est affichée à 64900 euros sans les options. A ce tarif, elle affiche une puissance cumulée inférieure, de 292 ch. En ajoutant les options nécessaires pour la mettre au niveau de la S60 Ultimate, son tarif grimpe à 72550 euros.
Mercedes propose une motorisation assez proche sur sa nouvelle Classe C 400e 4MATIC, qui développe 252 +129 ch. Le prix demandé est de 73750 euros avec la finition AMG Line, auquel il faudra encore ajouter de nombreuses options pour s’approcher de la dotation de la Volvo. Affichage tête haute, Distronic avec régulation de distance, pack confort Keyless Go…Les options feront rapidement grimper la note. Pas de doute, la Mercedes est la plus onéreuse de ce trio !
Voilà qui conforte la S60 dans ses tarifs, élevés mais correctement placés face aux allemandes.
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