Essai BMW M2 : un nouveau né turbulent

Essai BMW M2
Essai BMW M2

La famille BMW M s’agrandit ! Deux ans après la sortie du coupé BMW Série 2 chapeauté par une version sportive M235i, la gamme M accueille une M2, petite soeur de la M4.

Style : un look tapageur pour la nouvelle M2

 

Si une M235i est assez sobre par rapport à une Série 2 Coupé dotée du pack M Sport, la M2 se devait de rajouter une couche de sportivité. Car cette sportive même si elle est inédite comporte de glorieuses aïeules, telles que la M3 E30, la 2002 Turbo, mais aussi plus récemment la Série 1 M Coupé.

Esthétiquement, les différences sautent aux yeux : la M2 est bodybuildée mais sans excès, avec juste ce qu’il faut pour en faire un coupé qui semble prêt à bondir à chaque instant.

Essai BMW M2
Essai BMW M2

Long capot moteur, porte-à-faux avant réduit : la M2 reprend les fondamentaux de la marque. Ses proportions compactes rappellent fortement celle de l’ancien coupé Série 1 M avec une cellule d’habitacle nettement plus réduite que sur un coupé Série 4.

De face, la M2 Coupé profite d’un bouclier avec de larges prises d’air afin d’améliorer le refroidissement. Les designers ont également doté la M2 de très esthétiques ouïes sur les flancs, derrière les roues avant. La M2 se dispense en revanche des rétroviseurs spécifiques dont bénéficie une M4.

Nouvelle BMW M2
Nouvelle BMW M2

Mais ce qui apporte du muscle à cette sportive basée sur le coupé Série 2, c’est bien évidemment un élargissement marqué des voies avant de +55 mm à l’avant et +80 mm pour le train arrière. Les passages de roues sont bien remplis avec de belles jantes 19 pouces en aluminium matricé, pour réduire le poids des masses non suspendues.

 

Vie à bord : une personnalisation portée sur la fibre de carbone

 

Dans l’habitacle, la M2 reprend logiquement la planche de bord du coupé Série 2, commune également avec la Série 1.

Des spécificités M sont ajoutées : volant M à double surpiqûre rouge et bleue, levier de vitesse inédit, inserts en carbone…la qualité de finition et d’assemblage est là, et l’ambiance tout à fait celle que l’on attend.

Planche de bord de la BMW M2
Planche de bord de la BMW M2

Les sièges avant ne sont pas des baquets de course mais de « simples » sièges Advanced recouverts de cuir, avec surpiqûres bleues. Le maintien est au rendez-vous mais on aurait apprécié de bénéficier de sièges spécifiques et uniques pour cette sportive M2.

 

Devant le conducteur, le volant M est surplombé par des compteurs qui permettent de surveiller la vitesse ( compteur jusqu’à 300 km/h ) et les montées en régime de la mécanique.

 

A l’arrière, deux passagers pourront prendre place avec une garde au toit suffisante pour des adultes, et mêmes des sorties de climatisation.

 

Banquette arrière de la BMW M2 Coupé
Banquette arrière de la BMW M2 Coupé

Qui dit coupé dit malle arrière : l’ouverture est étroite, mais le volume offre 390 litres, soit largement de quoi faire.

 

 

 

A conduire : un vrai tempérament M

 

Revenons sur la M235i, disponible à son lancement en 2014 en coupé, puis en 2015 en cabriolet. Cette M235i M Performance dispose d’un 6 cylindres en ligne Twin Power Turbo développant 326 ch. Ce n’était visiblement pas suffisant : elle sera remplacée cette année par une nouvelle M240i, dont la puissance est portée à 340 ch !

Cela ne laisse finalement qu’une avance de 30 ch à cette nouvelle BMW M2 forte de 370 ch. Une puissance qui la situe à 3 chevaux devant une Audi RS3 Sportback, et à 11 ch de moins qu’une Mercedes Classe A45 AMG. BMW n’a donc pas cherché à rentrer dans la guerre des chiffres.

En matière de couple, la valeur maximale de 465 Nm est d’ailleurs assez proche des 450 Nm d’une M235i. Mais ce couple est disponible sur une plage de régime très large qui va de 1400 à 5560 tr/min !

Le moteur de la M2 ne se contente pas d’une simple reprogrammation : il est revu en profondeur et adopte par exemple les pistons des M3-M4. Quand un modèle M Performance servira à réaliser quelques pointes de temps en temps, une BMW M est aussi destinée à se dégourdir sur circuit.

 

Essai BMW M2
Essai BMW M2

4,3 s : c’est le temps que met une M2 pour passer de 0 à 100 km/h, soit 5 dixièmes de moins qu’une M235i. Une demi-seconde : cela peut sembler peu, mais à ce niveau de performances, il s’agit d’un écart sensible.

 

Mais démarrons un peu cette belle mécanique…Le son au démarrage est assez parlant au niveau de l’échappement optionnel, et reste relevé jusqu’à ce que le régime de ralenti redescende progressivement.

Seuls trois modes de conduite sont proposés par le sélecteur à gauche du levier de vitesse : Confort, Sport ou Sport+. Ici, pas question d’éco-conduite avec le mode ecopro !

Le fait d’activer le mode Sport s’entend immédiatement au niveau de l’échappement, même en utilisation urbaine.

Facile à prendre en main, cette M2 est précise et profite d’un gabarit compact qui lui offre une belle agilité. La moindre accélération se solde par un régime-moteur qui bondit et une vitesse qui explose immédiatement les valeurs autorisées.

 

Le six en ligne Twin Power Turbo est très linéaire, mais semble ne pas avoir de limites. La musicalité du moteur est au rendez-vous, et s’additionne à celle de l’échappement. Pas de doute : on en a pour son argent ! Dans ce domaine, seule l’Audi RS3 Sportback peut en offrir autant dans cette tranche de prix grâce à son 5 cylindres.

 

Sur la BMW M2, il faut choisir entre la boîte mécanique et la boîte M DKG à 7 rapports. Autrement plus sportive que l’efficace boîte automatique à 8 rapports de beaucoup de modèles BMW actuels, la boîte DKG à double embrayage est un vrai régal. Il demeure possible de changer les rapports en mode séquentiel, et surtout d’utiliser les palettes au volant. L’utilisation des palettes fait aussitôt passer du mode Drive au mode manuel. Un mode qui ne revient jamais sur de l’automatique tout seul, et permet de maintenir des régimes élevés sans passer au rapport supérieur. Ce qui sera un plus en conduite sportive ne l’est pas forcément dans la conduite de tous les jours.

 

Les voies sont élargies de 80 mm par rapport à la M240i : le châssis de la M2 reprend toutes les technologies utilisées sur les M3 et M4 avec entre autres un essieu arrière spécifique. BMW a sélectionné des gommes chez Michelin, et pas n’importe lesquelles : des Pilot Super Sport en 245/35 ZR19 devant et 265/35 ZR19 à l’arrière.

Alerte sur les changements d’appuis, la M2 vire à plat et se défend en stabilité même quand le revêtement est dégradé. Le train avant est incisif et se maîtrise grâce à une direction précise asservie à la vitesse.

Si la motricité ne semble pas poser de problème au train arrière, c’est en partie grâce à la présence d’un différentiel M identique aux M3 et M4. Ce différentiel peut renvoyer entre 0 et 100 % du couple suivant les besoins en termes de motricité. Il faudra cependant être concentré avant d’activer le mode Sport+ qui déconnecte les aides électroniques : une dérobade du train arrière peut vite arriver…

Essai BMW M2
Essai BMW M2

 

D’origine, la M2 est bridée à 250 km/h. Contre 2500 euros, il est possible d’obtenir le pack Experience M qui débride à la vitesse à 270 km/h, il est associé à une journée de perfectionnement sur circuit avec des modèles BMW M.

 

Notre M2 d’essai était équipée en plus d’un échappement optionnel, avec télécommande bluetooth. Histoire de profiter encore plus d’une sonorité sportive accentuée par des clapets…

 

 

 

 

Budget : à partir de 61750 euros…avant malus !

 

Le tarif de la BMW M2 est fixé à 61750 euros : un sacré écart avec la M235i coupé affichée à 48000 euros ( la M240i n’est pas encore affichée au catalogue ). Le prix se justifie par un moteur revu en profondeur, des performances plus élevées, un kit carrosserie spécifique et des liaisons au sol complètement différentes de celle de la M240i.

De série l’équipement est heureusement plutôt complet : système de navigation Professionnal, BMW Tracking System, connectivité avancée, alarme antivol, inserts décoratifs en fibre de carbone, sellerie cuir Dakota, jantes alliage 19 pouces, rétroviseur intérieur électrochrome, rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, climatisation automatique bi-zone, sièges avant électriques, projecteurs bi-xénon, pack éclairage, radars de stationnement arrière PDC, détecteur de pluie, allumage automatique des phares, appel d’urgence, bluetooth…

Avec la boîte mécanique, la M2 est gratifiée d’un méchant malus écologique de 6500 euros en France en raison d’émissions de CO2 de 199 g. La BMW M2 à boîte DKG coûte 3950 euros de plus, mais fait gagner un malus plus réduit avec « seulement » 3600 euros.

Si le prix semble élevé, il faut aussi avoir en tête qu’une M4 Coupé de 430 ch est facturée 85300 euros en prix de départ, soit tout de même une belle différence de plus de 23000 euros avec cette M2.

Jante alliage de la nouvelle BMW M2
Jante alliage de la nouvelle BMW M2

Question consommation, la M2 sait se montrer raisonnable même en sollicitant la mécanique assez régulièrement. En conduite mixte, vous pouvez tout de même compter sur un petit 13L/100 km.

LIRE LA CONCLUSION DE L’ESSAI BMW M2 COUPE

Essai BMW M2 Coupé
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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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