On croyait le nom Polo rangé dans le musée des gloires passées. Raté. Volkswagen vient de faire machine arrière : sa future citadine électrique ne s’appellera plus ID.2, mais ID.Polo. Une décision lourde de sens. Car si l’ID.2 évoquait une abstraction numérique, l’ID.Polo convoque un demi-siècle d’histoire et une image rassurante. Dans un marché électrique encore balbutiant, cette valeur affective vaut de l’or.
La Polo consacrée avec l’ID.Polo
La Fourmi, surnom donné à la Polo depuis 1975, reprend donc du service, mais à piles. Et VW a choisi un cadre prestigieux pour son retour : le Salon de Munich, où la citadine sera présentée encore camouflée, accompagnée d’une déclinaison sportive ID.Polo GTI et d’un petit SUV dérivé baptisé ID.Cross. Trois modèles qui visent frontalement Renault et sa R5 E-Tech, Alpine et son A290, Peugeot et sa future e-208 GTI, sans oublier le segment des SUV urbains trusté par le Captur et le 2008.
Sous ses airs de concept à peine retouché, l’ID.Polo repose sur la nouvelle plateforme MEB Entry, pensée pour démocratiser l’électrique en Europe. La version d’accès devrait se contenter d’une batterie de 38 kWh et viser environ 300 km WLTP, soit le minimum vital face à une R5 qui promet entre 300 et 400 km selon les versions. Plus haut dans la gamme, un pack de 56 kWh et un moteur de 226 ch sont confirmés pour la version GTI. La petite bombe électrique, attendue début 2027, ira croiser le fer avec l’Alpine A290 et affichera tous les codes visuels chers au badge : jupes élargies, becquet marqué, jantes spécifiques et diffuseur agressif. Bref, une e-GTI qui se veut digne héritière des GTI thermiques des années 80.
( lire notre essai de l’Alpine A290 GTS )
Un design moderne et conservateur façon VW
Côté style, malgré les caches, on devine les lignes du concept ID.2all : capot arrondi, optiques reliées par un bandeau lumineux, logo VW rétroéclairé. À l’arrière, lunette affinée et feux horizontaux donnent une allure plus affirmée qu’une Polo thermique. La citadine mesure un peu plus de 4 mètres, soit l’exact terrain de jeu de la R5 et de l’e-208.
Volkswagen profite aussi de cette ID.Polo pour changer de stratégie de nomenclature. Exit les chiffres anonymes : après l’ID.Polo viendront un ID.Golf, un ID.Tiguan, et d’autres patronymes bien connus. Une façon d’ancrer les modèles électriques dans la continuité de la gamme thermique et d’éviter l’écueil d’une rupture trop radicale. Une méthode que Renault a déjà testée avec sa R5 et que Fiat exploite à merveille avec sa 500e.
Production en Espagne
La production de la nouvelle ID.Polo débutera mi-2026 à Martorell, en Espagne, dans la même usine que sa cousine Cupra Raval. Le SUV ID.Cross suivra fin 2026, tandis que l’ID.Polo GTI patientera jusqu’en 2027. En attendant, la bataille des citadines électriques est lancée. Renault a pris une longueur d’avance avec sa R5, mais Volkswagen sort l’arme la plus redoutable : un nom que tout le monde connaît, et qui est commercialisé depuis des décennies.
Une logique implacable, qui assure la survie de ce modèle emblématique, tout en permettant de démocratiser encore davantage la mobilité électrique.
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