Modèle d’entrée de gamme de Volvo, la C30 s’offre un restyling important. Que cache-t-il vraiment ? Voici l’essai de la C30 R-Design 2.0 D Powershift, une version axée sur l’agrément de conduite et le look sportif.
Design :
Chez Volvo, la C30 est classée comme un coupé. Depuis son lancement fin 2006, elle s’est déclarée comme une rivale des compactes premium telles que l’Audi A3 et la BMW série 1. Moins diffusée, la C30 n’est jamais passée inaperçue de par son design original qui lui donne un charme particulier.
Extérieurement, la C30 restylée se reconnaît tout de suite de face, avec des airs de la nouvelle S60. Toutes les pièces de la face avant sont inédites, à l’exception du capot moteur.
Les optiques de plus grande taille mordent davantage sur les ailes avant, le bouclier avant bénéficie d’un relief réussi. La calandre est également redessinée, avec un logo plus gros et un fond en nid d’abeille. A l’arrière, c’est plus subtil : seul le bouclier a été redessiné, pour s’harmoniser avec la face avant. Les optiques arrières n’évoluent pas.
La version R-Design bénéficie de nouvelles jantes alliage 17″ 5 branches, d’un dessin sensiblement différent de la version précédente. Elle se reconnaît également à son becquet arrière arrondi, à sa sortie d’échappement de 90 mm de diamètre, et son kit carrosserie qui comprend bas de caisse et élargisseurs d’ailes. Même désiglée, on ne pourra pas la confondre avec une version D5, car celle-ci dispose d’une double sortie d’échappement.
Les coques de rétroviseurs sont chromées, mais cela ne se voit pas avec la teinte gris clair de notre voiture d’essai.
Au final la présentation extérieure a évolué suffisamment en profondeur pour donner envie aux propriétaires de C30 phase 1 d’acheter la nouvelle version ! L’importance du restyling pourrait également laisser penser qu’il reste encore au moins 3 ans de carrière à cette C30, affaire à suivre…
A son bord :
L’habitacle de la nouvelle C30 n’a pas été modifié lors du restyling. On retrouve donc la même planche de bord, avec un habillage de console centrale différent sur d’autres finitions. Celle-ci est flottante, avec un espace situé à l’arrière qui pourra accueillir votre téléphone portable…ou la télécommande du GPS optionnel !
Le dessin du tableau de bord a un peu vieilli, avec des aérateurs carrés et des matériaux beaucoup moins flatteurs que sur les dernières productions de la marque. Des touches chromées autour des aérateurs n’auraient sans doute pas été de trop pour rendre l’habitacle moins austère. Les contre-portes sont également assez carrées dans leur forme. Mais aucun bruit parasite n’est à signaler, l’assemblage est de bonne facture. Toute la partie supérieure est réalisée dans un matériau souple.
Les compteurs ne sont pas non plus très modernes dans leur graphisme. (cf galerie)
Sur cette version R-Design, le volant est identique à celui de la phase 1, mais nous ne nous en plaindrons pas, car il offre une excellente prise en main avec une jante large et épaissie au niveau des repose-pouces.
De série sur cette version, la sellerie s’habille de cuir et d’un revêtement spécifique. Les sièges avant sont légèrement bacquet et procurent un maintien suffisant. Ils sont siglés R-Design au niveau du dossier.
A l’arrière, seuls deux passagers pourront prendre place sur la banquette. Curieusement, le fait d’abaisser l’accoudoir central donne accès au coffre !
Le confort n’est pas la priorité de la C30 R-Design équipée du châssis Sport. La sécheresse des suspensions secouera parfois un peu trop les passagers, l’amortissement est proche d’une Peugeot 308 équipée de pneumatiques taille basse.
Globalement, la longueur du véhicule de 4,27 m n’est pas exploitée au profit du volume intérieur. L’habitabilité n’est pas très généreuse…
Bonnet rouge pour le coffre, pour son volume et son accessibilité. Le hayon est composé de la seule lunette arrière… Et le couvre-bagages rigide ne dégage qu’une petite ouverture.
Pour le ravitaillement, une touche située à gauche du volant permet d’ouvrir la trappe à carburant.
A conduire
Le 2.0 D de 136 ch est une vieille connaissance. On le connait depuis 2004 sous le capot des Peugeot 307 et Ford Focus. Il est ici accouplé à la fameuse boîte Powershift à double embrayage. Celle-ci compte 6 rapports, et dispose d’un mode séquentiel.
La puissance de 136 ch et le couple de 320 Nm sont largement suffisants pour mouvoir la C30, qui pèse tout de même 1437 kg, et 40 de moins que la version D5.
La sonorité de ce bloc est très typée diesel, et n’a pas le cachet de celle du moteur D5. C’est particulièrement flagrant au ralenti et lors des accélérations en pleine charge sur les trois premiers rapports. Les évolutions de ce bloc en 150 et 163 ch, que nous avons eu l’occasion de tester sur différentes Peugeot et Citroën, seraient les bienvenues pour la C30.
Fort heureusement, l’agrément de conduite de cette version 2.0 D est largement renforcé par la présence de la boîte Powershift qui offre à cette version une douceur de fonctionnement supérieure à celle de la D5 Geartronic.
Chacun des deux embrayages de la boîte est destiné aux rapports pairs ou impairs, ce qui permet d’éviter les à-coups lors des changements de rapports. Ce système est une réussite, la gestion très bien étagée évite de recourir au mode séquentiel, qui pourra être pratique sur des routes de montagne.
Les performances sont appréciables, et largement suffisantes pour dépasser des files de camion sur nationale, et se retrouver à des allures répréhensibles… D’ailleurs le précédent essayeur de notre C30 avait oublié un P.V pour excès de vitesse dans la boîte à gants !
Plusieurs modifications techniques arrivent avec le restyling. Le châssis Sport optionnel s’avère plus rigide et précis que le précédent.
La rigidité des ressorts a été augmentée de 30 % afin d’améliorer le comportement de la voiture en conduite sportive. Les amortisseurs sont désormais de type monotube ; ils sont plus fermes et montent en pression plus rapidement. Enfin, les barres anti-roulis sont plus rigides, ce qui réduit la prise de roulis en virage.
Le rapport de démultiplication de direction a été abaissé, ce qui donne une réponse au coup de volant 10 % plus rapide.
La nouvelle C30 reste donc très vive et agréable à piloter, il serait alors dommage de se contenter d’une version DRIVe 110 ch…
Au chapitre de la sécurité la C30 peut disposer en option du BLIS, qui indique l’arrivée d’un véhicule dans l’angle mort. Cela dit, la visibilité arrière de la voiture est très bonne, avec de grandes custodes arrière.
Budget :
Le surcoût de la boîte Powershift est de 2000 euros. C’est cher, mais heureusement, la boîte automatique Powershift permet d’échapper au malus écologique avec des rejets de 156 g de CO2 / km. La consommation mixte de notre essai s’est établie à 7,4L . Elle est très proche de la version à boîte manuelle. Le fabricant donne la consommation Euromix à 5,9 L , ce qui sera évidemment plus difficile à réaliser au quotidien.
L’équipement de la version R-Design comprend de série le kit carrosserie, les jantes alliage 17″, la climatisation automatique bizone, le régulateur de vitesse, la sellerie cuir, le pédalier aluminium, le correcteur électronique de trajectoire DSTC, le système d’assistance au freinage d’urgence EBA, et l’ABS avec répartiteur de freinage EBD.
Il faudra aller piocher dans la liste des options pour disposer du radar de recul, du BLIS, du kit mains libres bluetooth, et du GPS facturé 2600 € !
La version D5 Geartronic est facturée 2000 euros de plus, et voit passer sa puissance fiscale de 8 à 11 CV. Elle sera accompagnée d’un malus de 750 euros.
Une Audi A3 S-Line TDI 140 S-tronic est facturée 33290 €, un écart de plus de 7500 € considérable !
Le tarif de la Volvo C30 R-Design 2.0D Powershift paraît au final plutôt compétitif au vu de l’agrément et de la qualité premium du véhicule.
Bilan :
La Volvo C30 a évolué en façade et techniquement, mais le traitement de l’habitacle a été oublié : dommage. Elle demeure une offre décalée parmi les compactes premium, avec les défauts d’un petit coupé mais un charme atypique. Pour les amateurs de boîte automatique, la version 2.0D Powershift sera une alternative très séduisante à la D5 Geartronic, avec un rapport prix / prestations compétitif et un agrément de conduite amplement suffisant.
Ce que nous avons aimé :
Performances, reprises
Consommation raisonnable pour une BVA
Châssis dynamique
Restyling réussi
Ce que nous avons moins aimé :
Habitabilité
Volume et accessibilité du coffre
Lacunes d’équipement
Sonorité du 2.0D
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Texte et photos : Sébastien Rabatel
Données techniques :
Volvo C30 R-Design 2.0D Powershift
Performances chiffrées constructeur :
– 0 à 100 : 9,5 secondes
-Vitesse maxi : 205 km/h
Consommations chiffrées constructeurs :
Urbaine : 7,6 L/100km
Extra urbaine : 4,9 L/100km
Mixte : 5,9 L/100km
Motorisation :
Cylindrée : 4 cylindres 1997 cm3
Puissance : 136 ch à 4000 tr / min
Couple : 320 nm à 2000 tr /min
Rejet CO2 : 156 g/km
Puissance fiscale : 8 CV
Monte pneumatique : Continental 205/50 R17
Dimensions :
Longueur : 4,266 m
Largeur (rétroviseurs dépliés) : 1,782 m
Hauteur : 1.447 m
Empattement : 2.640 m
Masse à vide : 1437 Kgs
Coffre : 251 litres
Réservoir : 52L
Tarif :
Volvo C30 R-Design 2.0D Powershift : 25620 euros
Tarif de notre version d’essai : 28220 euros
Options du véhicule d’essai:
-Rétroviseurs rabattables électriquement : 330 euros
-Connection bluetooth pour téléphone : 300 euros
-Radar de recul: 450 euros
-Surveillance anti-angle mort BLIS : 500 euros
-Peinture métallisée : 600 euros
-Châssis Sport : 420 euros