Avec la 4C Spider, Alfa Romeo nous propose sa vision de la sportive pure et dure à l’italienne. Bien plus abordable que la 8C Spider, cette Alfa 4C Spider a tout pour devenir un futur collector.
Présentée en première mondiale au salon de Detroit, l’Alfa Romeo 4C Spider est ensuite arrivée en Europe après une présentation au salon de Genève 2015 en version définitive, soit tout juste deux ans après l’arrivée de la 4C Coupé. C’est dans le sud de la France que nous avons pris le volant de cet engin hors normes qui nous sort de notre quotidien.
Une plastique parfaite pour faire sortir les stylos devant un bon de commande
Esthétiquement, cette Alfa 4C Spider est une vraie réussite. Le design est typiquement italien avec des proportions idéales : l’auto est large, basse avec moins de 1 m20 de haut, trapue, avec des courbes bien placées. L’effet est simple et efficace : aussitôt que vous la voyez, vous n’avez qu’une envie, vous installer à son volant. A noter que pour des raisons évidentes de gain de poids, les pièces de carrosserie utilisent du SMC, des matériaux composites moulés.
Cette version d’essai est dotée de jantes alliage optionnelles du plus bel effet, qui réclament un effort financier de 1400 euros.
Longue d’à peine 3,99 mètres, la 4C Spider a tout du petit bolide plaisir. Rien de technologique pour la capote, qui n’est pas déployable de façon électrique. La manoeuvre nécessite un peu d’habitude, avec plusieurs points d’ancrage : rien à voir avec une capote qu’on pourrait envoyer vers l’arrière tout en continuant à rouler. Il faut ensuite rouler cette capote en toile et la placer dans le coffre déjà réduit pour avoir un moyen de repli en cas de situation incertaine.
Vous l’aurez compris : la praticité n’est pas le fort de l’Alfa 4C Spider. Pour ceux qui l’envisageraient pour leurs week-end en amoureux, attention, elle n’a rien d’une auto de tous les jours.
Alfa Romeo n’a pas fait semblant de concocter une sportive avec la 4C Spider : radicale, cette petite sportive fait l’impasse sur de nombreux équipements de confort, y compris sur la direction assistée !
Voilà un bon moyen pour réserver cette voiture aux passionnés et éviter qu’elle ne soit la cible d’une clientèle de jet-setteurs. L’installation à bord donne le ton : on enjambe une poutre en carbone et on s’asseoit presque à hauteur de bitume.
La qualité de finition est honorable mais semble un peu décalée par rapport au prix de l’auto. Commandes de climatisation manuelle avec des commandes à l’ancienne digne d’un utilitaire, autoradio Alpine venu d’une autre époque : de nombreux détails détonent. La modernité n’est pourtant pas oubliée pour certains aspects : les compteurs s’en remettent à un écran TFT en couleur.
Mais qu’importe : avec une telle plastique et une réputation détonnante, la 4C Spider donne avant tout envie de piloter.
A conduire : une Alfa Romeo 4C Spider qui enchante
Installé en position centrale, le moteur est repris à la Giulietta Quadrifoglio : il s’agit du 1750 cm3 développant 240 ch. Sur le papier, on a donc connu mieux, mais on a ici une toute autre base qu’une simple compacte.
Ce bloc moteur 1750 TBi tout en aluminium bénéficie d’une injection directe, d’un intercooler et d’un double variateur de phase en continu.
Ce 4 cylindres de 1742 cm3 est apparu en premier lieu sur l’Alfa 159, puis sur la Brera, avant de motoriser la Giulietta Quadrifoglio Verde. La puissance a ainsi évolué de 200 à 235 ch, avec désormais un seuil à 240 ch. A noter que depuis son ultime restyling, la Giulietta sportive reçoit exactement la même déclinaison du 1750 TBI de 240 ch, et s’appelle Giulietta Veloce. Quadrifoglio est une appelation qui a grimpé en gamme et ne concerne plus que la Giulia Quadrifoglio Verde forte de 510 ch, bientôt rejointe par le SUV Stelvio.
Mais la botte secrète de l’Alfa 4C Spider, c’est un poids parfaitement contenu qui lui confère un excellent rapport poids/puissance. Jugez plutôt les performances : 0 à 100 km/h en 4,5 s, un temps digne d’une supercar. La vitesse de pointe est de 257 km/h, là aussi une valeur tout à fait respectable…
L’Alfa 4C Spider repose sur un châssis monocoque en fibre de carbone inspiré du monde de la formule 1. Le poids total à sec est seulement de 895 kg, un esprit qui rappelle l’univers des Lotus. Le châssis pèse seulement 107 kg, soit 7 fois moins qu’un châssis en acier. La transformation en Spider n’aura finalement ajouté que 45 kg à l’engin : difficile de faire mieux pour un décapsulage !
La répartition des masses n’est pas en reste, avec 60 % du poids à l’arrière où est installé le moteur, et 40 % à l’avant. Le moteur est implanté en position centrale transversale, et transmet sa puissance aux seules roues arrière.
Démarrons un peu le moteur : positionné derrière les oreilles et peu insonorisé, il met dans l’ambiance sportive : pas besoin finalement d’un big block pour donner le sourire. La prise en main met dans le ton avec une direction privée d’assistance : on n’envisagera pas les manoeuvres ou les demi-tours comme d’habitude…
Dès le départ, la 4C Spider réclame donc une certaine concentration, et notamment pour ne pas immédiatement exploser les limitations de vitesse. L’excellent rapport poids-puissance permet à la 4C Spider d’être particulièrement vive, elle donne envie à chaque instant de lâcher les gaz et de laisser tout le monde sur place. Côté conduite, le plaisir est donc largement au rendez-vous. Le plaisir de rouler décapoté ajoute encore un vrai plus, même si les purs et durs préféreront sans doute la version Coupé plus légère encore et forcément plus rigide.
On parle souvent d’accélération, mais un peu moins de freinage : Alfa communique une valeur de 1,25 g en decélaration ! En sensations, cette 4C Spider n’a de leçobs à recevoir de personne. Voilà qui en dit long sur le caractère de l’auto, qui ne donnera pas nécessairement le sourire au passager. Car avec des suspensions raides, un niveau sonore élevé et des sensations fortes, nombreux préféreront sans doute passer leur tour. La place de choix est bien évidemment celle du conducteur, à condition d’aimer les challenges, car la conduite n’est pas au final à la portée du premier venu. Mais malgré son architecture et même en désactivant les aides à la conduite, le châssis est particulièrement sain. En respectant les bases nécessaires à la conduite sportive d’une propulsion, aucune mauvaise surprise ne sera au rendez-vous. La 4C Spider est très stable, prévenante, et au final diablement efficace.
Le sélecteur Alfa DNA permet de sélectionner l’un des 4 modes de conduite. Mais même en mode Race, il est impossible de maintenir le rapport de son choix en sur-régime. La boîte Alfa TCT passe rapidement le rapport supérieur, dommage.
Ce n’est donc pas une voiture utilisable au quotidien comme un Boxster, avec une visibilité arrière limitée et une maniabilité difficile. Dans un esprit collection, l’Alfa 4C Spider peut s’envisager comme une voiture plaisir pour les beaux jours. Il sera donc impératif de disposer de belles départementales sinueuses à proximité de son domicile pour en profiter pleinement…
Budget : un tarif salé pour cette carrosserie 4C Spider
Le tarif d’une 4C Spider est de 73000 euros : près de 10000 euros de plus qu’un 4C coupé ! L’équipement s’enrichit de plusieurs éléments qui n’étaient pas présents sur le coupé, davantage encore voué à la piste. La dotation comprend désormais la climatisation manuelle, un autoradio, les projecteurs bi-xénon et un siège passager enfin réglable. Il faut cependant passer par les options pour bénéficier des sièges sport cuir et microfibres ( 1300 euros ), des étriers de freins rouges ( 325 euros ), des suspensions sport ( 1140 euros ), des projecteurs avant bi-led ( 1380 euros )…
L’addition finale peut donc dépasser les 80000 euros, un sacré montant pour une voiture au final motorisée par un 4 cylindres.
Finalement, cela place notre Alfa 4C Spider à un tarif supérieur à une Porsche 718 Boxster. Il ne faut « que » 58850 euros pour une 718 Boxster avec boîte PDK et 300 ch. Le tarif de l’italienne est donc particulièrement corsé.
Alfa propose des offres de financement attractives sur sa 4C Spider, avec des mensualités à partir de 599 euros par mois sur 36 mois….après paiement d’un apport de 22500 euros !
En matière de consommation, rien de trop terrifiant du fait d’une faible cylindrée et d’un poids contenu. En mixte nous avons tourné à moins de 14 L, cela sans nous priver…