Pollution automobile : pourquoi le gouvernement fait fausse route

Dacia Spring
Dacia Spring

A l’heure actuelle, le gouvernement se focalise sur la transition énergétique en voulant à tout prix immatriculer le plus de voitures électriques. Mais cette politique est finalement à côté de la plaque, voici pourquoi.

Le gouvernement, trop focus sur les voitures électriques

Depuis plusieurs mois, toutes les annonces qui concernent l’automobile sont concentrées sur le passage à l’électrique. Avec notamment le fameux « leasing social », selon lequel le président de la république souhaite proposer des voitures électriques autour de 100 euros par mois, dès la fin de l’année. Résultat des courses : les ventes de voitures électriques produites en Chine explosent, subventionnées par nos fonds publics. Au détriment de la production française et européenne. Cela changera logiquement avec le malus 2024, même si c’est un peu tard.

Et pour enfoncer le clou, le gouvernement fait baisser les seuils du malus écologique d’une année sur l’autre. Rappelons une chose : les plus gros montants de malus ( en cumul ) sont actuellement payés par les acheteurs du Renault Trafic Spaceclass, une familiale. Mais taper sur le contribuable est évidemment facile.

Pourtant, si on regarde les rejets de CO2 des voitures neuves mises en circulation, la chute est spectaculaire. En septembre 2023, les rejets de CO2 sont tombés à 91,3 g seulement. Faut-il encore plus réduire les ventes de voitures neuves thermiques ? Au risque de finalement, faire baisser les ventes globales de voitures neuves ? Car c’est finalement ce qui se passe. En mettant en avant cette transition rapide et forcée vers l’électrique, le marché est inévitablement freiné. Les automobilistes basculent dans le doute, l’attente : les français ne changent plus suffisamment de voiture.

La pollution automobile actuelle la plus importante n’est pas générée par les voitures neuves mises en circulation, mais par les voitures les plus polluantes. Il serait donc temps que le gouvernement se penche sur le problème.

Un vieillissement du parc automobile dramatique

En France, l’âge moyen des voitures en circulation n’a jamais été aussi élevé. Il atteint début 2023 une moyenne de 11,3 ans, alors qu’il était déjà de 10,5 ans en 2022. D’une année à l’autre, le parc vieillit.

Les français ne changent pas suffisamment de voitures, et cela fait plusieurs années que cela dure. Visiblement, la politique du gouvernement sur ce sujet est complètement à côté. Car ceux qui circulent dans des voitures âgées de plus de dix ans ne vont pas aller passer commande d’une voiture électrique, dont le prix moyen en France dépasse les 30.000 euros. La grande majorité des français contrainte de rouler dans des voitures âgées n’en a pas les moyens. Et ne pourra pas forcément se satisfaire du leasing social non plus, qui sera concentré sur des citadines électriques à l’autonomie limitée.

On ne peut que souhaiter que le gouvernement se saisisse du problème, à la fois pour réellement lutter contre la pollution automobile, et aussi pour aider les français à renouveler leurs véhicules anciens plutôt que de les abandonner à leur sort. De nouvelles primes à la casse sont nécessaires, mais pour l’achat de voitures essence ou hybrides Crit’Air 1, neuves ou récentes.

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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