Peugeot a choisi Bruxelles pour lancer son année produits, dès le mois de janvier. Le salon belge aura la primeur d’une première mondiale, et aussi d’un bain de foule pour le concept Polygon, annonciateur du futur de la marque.
Pour la première mondiale, il ne s’agira pas d’un nouveau modèle mais d’un facelift. Avec la 408 restylée, cette silhouette hybride, coincée entre berline allongée et fastback surélevé, qui va passer par la même cure que la 308 avant elle. ( lire notre essai de la Peugeot 308 restylée )
408 restylée, dans la lignée de la 308
Visuellement, la mue sera surtout frontale pour la 408 2026. Nouveau bouclier, calandre largement retravaillée, logo désormais éclairé : Peugeot applique sa grammaire actuelle sans chercher à réinventer le modèle. À l’arrière, comme dans l’habitacle, les changements devraient rester marginaux. On parle d’un ajustement, pas d’un repositionnement. L’illustration ci-dessus nous donne une idée de ce à quoi ressemblera la 408, qui gagne en dynamisme.
Sous le capot, la logique est la même. La Peugeot 408 conserve un éventail mécanique déjà cohérent avec l’hybride 145 ch et la version électrique de 210 ch dotée de la batterie de 58 kWh. Le vrai point d’intérêt se situe ailleurs, du côté de l’hybride rechargeable, avec la nouvelle motorisation de 195 ch. Comme sur la DS N°4, Peugeot pourrait enfin corriger l’un de ses angles morts en augmentant la capacité de la batterie afin d’offrir une autonomie électrique plus crédible. Réponse officielle début janvier, mais le besoin est évident face à une concurrence qui progresse vite sur ce terrain.
Dans tous les cas, le positionnement de la 408 pose question, et ne répond pas à ceux qui veulent un vrai SUV, ou une vraie berline. Et le restyling ne règlera bien entendu pas ce problème…
e-208 GTI, le retour d’un badge qui n’était plus attendu
S’il y a bien un modèle qui cristallise l’attention pour 2026, c’est la e-208 GTI. Non pas parce qu’elle est totalement inédite, mais parce qu’elle symbolise un retour que beaucoup pensaient impossible. Le sigle GTI, longtemps mis sous cloche chez Peugeot, revient par la porte électrique. Et paradoxalement, c’est cette électrification qui permet aujourd’hui à la marque de se lâcher.
Avec 280 ch annoncés, la petite lionne s’inscrit dans une nouvelle génération de sportives Stellantis sur batterie, aux côtés des Abarth 600e, Alfa Romeo Junior Veloce, Lancia Ypsilon HF ou Opel Mokka GSE. L’Alpine A290, plafonnée à 220 ch, se retrouve clairement visée. ( lire notre essai de l’Alpine A290 GTS )
Peugeot n’a pas cherché la provocation esthétique excessive. La e-208 GTI reste relativement sobre, mais les clins d’œil à la 205 GTI sont bien là, des jantes à l’ambiance intérieure ponctuée de rouge.
Techniquement, le discours est plus sérieux qu’il n’y paraît. Différentiel à glissement limité, liaisons au sol spécifiques, amortisseurs à butées hydrauliques, pneus sportifs : Peugeot semble vouloir proposer autre chose qu’une simple 208 survitaminée. Sur ce terrain, Peugeot n’a pas le droit à l’erreur. Une chose est sûre : des GTI électriques arrivent, ce qui sonne en revanche le glas pour des GTI thermiques.
Nouvelle 208, un tournant stratégique très attendu
Difficile d’imaginer Peugeot faire l’impasse sur le Mondial de l’Auto de Paris. Et encore plus difficile de croire qu’il viendrait sans une vraie promesse pour l’avenir. Même si la commercialisation de la prochaine 208 n’est pas attendue avant 2027, tout indique que la marque pourrait lever le voile dès 2026, sous forme de concept très proche de la série.
Le showcar Polygon a déjà donné quelques pistes. Une face avant inspirée de la 205 avec sa calandre à trois lamelles, une silhouette plus affirmée et surtout un intérieur qui pourrait marquer une rupture. Le volant rectangulaire, associé à une direction sans liaison mécanique, serait une première chez Peugeot. Une prise de risque assumée, mais cohérente avec l’image technologique que la marque cherche à renforcer.
Cette nouvelle 208 devrait inaugurer la plateforme STLA Small du groupe Stellantis. Annoncée comme native électrique mais multi-énergies, elle laisse la porte ouverte à une déclinaison hybride. Une prudence qui tranche avec l’erreur stratégique de la Fiat 500, conçue uniquement pour l’électrique. Peugeot, échaudé par les réalités du marché, semble vouloir garder toutes les cartes en main. Néanmoins la e-208 électrique arriverait dès 2027, peut-être deux ans avant les versions hybrides…A suivre de près.
Entre prudence industrielle et coups d’éclat ciblés
À la lecture de cette feuille de route, Peugeot avance sur une ligne de crête. D’un côté, des restylages nécessaires mais peu spectaculaires. De l’autre, une e-208 GTI très attendue et une future 208 porteuse d’enjeux industriels majeurs. 2026 ne sera peut-être pas l’année du redressement spectaculaire, mais elle pourrait marquer un vrai point d’inflexion. À condition que l’audace ne s’arrête pas aux communiqués.
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