Essai nouvelle Toyota Prius : décalage assumé

Essai nouvelle Toyota Prius
Essai nouvelle Toyota Prius

Baisse du prix du pétrole, sévère chute des bonus écologiques : la nouvelle Toyota Prius arrive pile au moment où les hybrides semblent moins bien armées pour séduire.

Mais cette référence des voitures hybrides ne baisse pas les bras pour autant avec une efficience plus prononcée, un agrément de conduite annoncé en progrès, et une esthétique particulièrement clivante !

 

A l’opposé d’une Golf dont le design consensuel vise à ne pas déplaire au plus grand nombre, la nouvelle Toyota Prius tranche dans le vif avec un design qui semble sorti tout droit d’un manga.

Rouler en Prius, c’est donc crier haut et fort qu’on ne roule pas dans la voiture diesel de son voisin….

Les designers Toyota ont au moins le mérite de l’audace, et d’aller jusqu’au bout de leurs idées. Ce style osé sert également la recherche de la meilleure pénétration dans l’air, avec un Cx de 0,24.

Plus basse, la nouvelle Prius place son logo Toyota à la même hauteur qu’un coupé GT 86. La hauteur diminue ainsi de 20 mm, alors que la longueur progresse de 60 mm et la largeur de 15 mm.

Profil de la nouvelle Toyota Prius
Profil de la nouvelle Toyota Prius

Avec 4,54 m, la Toyota Prius est presque aussi longue qu’une familiale du segment D.

La partie arrière est typiquement japonaise, avec des feux verticaux surdimensionnés, à tel point qu’ils sont conçus en deux parties. Cela sera plus économique en cas d’accrochage…

Globalement le style rappelle un peu la Toyota Mirai, la première auto de la marque à fonctionner avec une pile à combustible. Certains seront séduits, d’autres détesteront : la Prius ne laissera en tout cas personne indifférent.

 

Phare avant de la nouvelle Prius
Phare avant de la nouvelle Prius

Les designers Toyota chargés de l’habitacle se sont visiblement plus retenus que leurs collègues chargés de la partie extérieure. L’instrumentation conserve sa place au centre, ce qui aurait été innovant il y a une dizaine d’années mais semble aujourd’hui dépassé. Le grand écran tactile se rapproche des occupants avec une console centrale détachée de la planche de bord. Typiques de voitures électriques ou hybrides, les coloris blanc et bleu se retrouvent sur des éléments en plastique décoratifs, alors que le petit levier de vitesses reste bleuté.

Dans cette finition haut de gamme Lounge, la sellerie et la planche de bord bi-ton apportent une luminosité appréciable. Les sièges avant sont confortables, et l’espace aux places avant convaincant. Aux places arrière, le pavillon de toit fuyant se traduit par une garde au toit limitée. Les grands gabarits n’auront donc aucun mal à atteindre la limite, et même sans atteindre la taille d’un basketteur professionnel.

 

Planche de bord de la nouvelle Toyota Prius
Planche de bord de la nouvelle Toyota Prius

Certaines innovations seront invisibles : c’est le cas de la climatisation, dont des capteurs gèrent le flux en fonction de la présence d’un occupant sur le siège passager. Une gestion qui permet de faire jusqu’à 2,4 % d’économies sur la consommation…

On continuera de critiquer le système de navigation Toyota Touch & Go, dont la lenteur aura fait se perdre plusieurs équipages lors de cet essai autour de Valence, en Espagne.

Toyota reste fidèle à sa batterie nickel-hydrure métallique, mais a su la rendre plus compacte et la placer sous la banquette arrière. Cet effort associé à de nouvelles suspensions arrière ont permis de ne pas empiéter sur le volume du coffre : la contenance progresse de 56 litres, pour atteindre 502 litres.

 

Coffre de la nouvelle Toyota Prius : 500 L de contenance !
Coffre de la nouvelle Toyota Prius : 500 L de contenance !

A CONDUIRE : UNE PRIUS MOINS PUISSANTE MAIS AGREABLE

Contre toute attente, la nouvelle Prius ne fait pas évoluer sa puissance à la hausse mais à la baisse, avec désormais 122 ch contre 136 ch précédemment. Mais ceux qui ont onduit l’ancienne génération sont unanimes : la nouvelle Prius est tout aussi agréable que l’ancienne, voire plus ! Cette Prius 4 parvient surtout à faire descendre sa consommation à 3 L/100 km, pour des rejets de CO2 limités à 70 g. La première Prius apparue en 1997 était homologuée à 120 g, pour une conso de 5,1 L. Il aura donc fallu près de 20 ans pour gagner 2 L ! La précédente Prius était homologuée à 89 g.

 

Pour y parvenir, les ingénieurs Toyota ont travaillé sur plusieurs points. Le moteur 1.8 L VVT-i à cycle Atkinson bénéficie d’une combustion optimisée, d’une réduction des frottements, et d’une amélioration de la gestion thermique. Avec un rendement thermique de 40 %, les ingénieurs japonais ont su aller plus loin que le moteur de la Prius 3 dont le rendement était de… 38,5 %.

Conduite de la nouvelle Toyota Prius 2016
Conduite de la nouvelle Toyota Prius 2016

 

En fonctionnement seul, ce moteur essence développe 98 ch et un couple de 142 Nm.

Si la puissance est en baisse de 14 ch, les 122 ch cumulés semblent largement suffisants pour un usage urbain et périurbain. En mode Eco, l’accélérateur répond moins franchement, ce qui n’est pas forcément des plus agréables.

Mais en utilisant le mode normal, la consommation en ville peut tourner sans trop de difficultés autour des 4 L/100 km, le tout en circulant à la vitesse autorisée. Dans ces conditions, la Prius utilise l’électricité à plus de 50 %. Avec une voiture essence à boîte automatique traditionnelle, il est impossible de faire aussi bas.

Comme précédemment, la Prius utilise une boîte à variation continue : ne cherchez pas les palettes au volant ! L’effet de moteur qui mouline a sensiblement été réduit, mais ne disparait pas pour autant.

En étant plus pressé avec des accélérations plus franches, la Prius sirote jusqu’à 6 L/100 km mais jamais au-delà. La Toyota Prius établit donc une belle référence en tant que voiture hybride non rechargeable. Les progrès enregistrés en efficience se retrouveront par la suite sur les prochaines nouveautés Toyota, comme le SUV urbain CH-R annoncé pour la fin de l’année.

Essai nouvelle Toyota Prius
Essai nouvelle Toyota Prius

 

Si la direction n’est pas particulièrement informative, les trains roulants sont plutôt typés confort, ce qui conviendra parfaitement aux taxis. En usage dynamique, la Prius montre une tendance nettement marquée au sous-virage. Les pneumatiques Toyo voués à la consommation ne participent pas spécialement à une conduite sportive ! Mais ce n’est évidemment pas la vocation de l’auto.

 

Toyota fait profiter sa nouvelle Prius des dernières innovations en matière de sécurité, avec le nouveau pack sécurité Toyota Safety Sense. Système de sécurité précollision, régulateur de vitesse adaptatif, lecture des panneaux de signalisation, gestion automatique des feux, alerte au franchissement de ligne, moniteur d’angle mort : la Prius peut être très bien dotée.

 

Budget : des tarifs qui débutent à 30400 euros

 

Pourra-t-on faire des économies en achetant une Toyota Prius ? Le prix d’achat n’est pas particulièrement abordable, avec un prix de départ de 30400 euros.

En 2016, les acheteurs français peuvent compter sur un bonus écologique de 750 euros, on est bien loin des 2000 euros de l’année passée.

 

Ecran supérieur de la Toyota Prius 2016
Ecran supérieur de la Toyota Prius 2016

Mais outre la consommation réduite en ville, l’achat d’une Prius engendre des économies d’entretien non négligeables. Qui font partie des motivations d’achats de nombreux chauffeurs de taxi !

La Prius a été classée seconde au classement fiabilité TUV 2016. Les taxis parisiens ont également classé les Prius et Prius + au sommet des voitures les plus fiables.

 

La Prius sur le marché de l’occasion

 

On trouve quelques Prius 2 à moins de 4000 euros en occasion, avec des kilométrages qui dépassent souvent les 200.000 km : chose que l’on voit plus souvent pour des voitures diesel que pour des essence. Cela prouve également une fiabilité très positive.

La Prius 3 en occasion récente se trouve encore dans le réseau en destockage zéro kilomètre, ou avec un faible kilométrage autour des 23000 euros. De bonnes affaires, à moins de préférer la nouveauté qui nous arrive en mars 2016 avec de nombreux progrès.

LIRE LA CONCLUSION DE L’ESSAI DE LA NOUVELLE TOYOTA PRIUS

Essai Toyota Prius 2016 : conclusion, photos
Essai Toyota Prius 2016 : conclusion, photos

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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