Sur le marché florissant des véhicules d’occasion en France, les automobilistes sont fortement attirés par les voitures âgées de 3 à 5 ans. La perspective de posséder un véhicule qui semble presque neuf tout en bénéficiant d’une dépréciation moins prononcée est une aubaine pour de nombreux consommateurs à la recherche de bonnes affaires. Pourtant, une récente étude réalisée par la société de données automobiles, carVertical, a mis en lumière une réalité troublante : de nombreux véhicules de moins de 5 ans en France affichent des kilométrages manipulés, mettant en péril la confiance des acheteurs sur le marché de l’occasion.
Un nombre de voitures au kilométrage trafiqué toujours élevé
Les chiffres issus de cette étude révèlent que 6,4 % de l’ensemble des voitures âgées de moins de 5 ans vérifiées sur carVertical en France présentent un kilométrage trafiqué. Contrairement à la croyance répandue, cette fraude ne se limite pas aux véhicules ayant eu un seul propriétaire. En fait, lorsqu’un véhicule est importé de l’étranger, le risque de manipulation du compteur kilométrique augmente considérablement. Lors de transactions transfrontalières, les données relatives au kilométrage sont souvent perdues, et l’absence d’échanges d’informations sur les transactions entre les pays rend difficile la traçabilité des kilomètres parcourus, facilitant ainsi la falsification.
Il est essentiel de comprendre que même les revendeurs indépendants peuvent être tentés de participer à ces activités illégales. Certaines personnes qui achètent des véhicules neufs s’engagent à ne pas dépasser un certain kilométrage pour obtenir de meilleures conditions de financement. Cependant, des conducteurs malhonnêtes négligent ces accords et optent pour la manipulation du compteur kilométrique pour augmenter la valeur de leur voiture sur le marché.
Les chiffres de carVertical révèlent que, en France, les voitures d’occasion affichent en moyenne 23 876 km au compteur après un an d’utilisation, 48 713 km après trois ans, et 71 470 km après cinq ans. Cette réalité explique pourquoi certains propriétaires sont tentés de réduire artificiellement le kilométrage de leur véhicule pour en augmenter la valeur.
Pourtant, ces manipulations comportent des risques considérables. Les experts du secteur recommandent aux acheteurs de prendre des mesures de précaution, notamment en vérifiant l’historique du véhicule, en effectuant un essai routier, et en soumettant le véhicule à une inspection minutieuse par un professionnel de l’automobile. En cas de manipulation du compteur kilométrique, le véhicule peut coûter jusqu’à 25 % plus cher à l’acheteur. De plus, une fois la fraude révélée, la valeur de revente du véhicule subit une dépréciation significative. Cela peut entraîner des problèmes d’entretien sous-estimés, augmentant les risques d’accidents ou de défaillances mécaniques graves.
L’historique proposé par un site national
L’état a mis en place un site de suivi, histoVec, qui permet de suivre les changements de propriétaire d’une voiture et aussi l’évolution de son kilométrage. Pour des voitures ayant un historique 100 % en France, cela réduit considérablement les risques de fraude au compteur. Pour une voiture importée, il faudra être vigilant sur l’origine de la voiture et avoir des informations sur son origine précise.
En conclusion, l’achat d’une voiture d’occasion en France, en particulier de moins de 5 ans, peut comporter un risque insidieux lié à la manipulation du compteur kilométrique. Les acheteurs doivent exercer une diligence raisonnable et effectuer des vérifications approfondies pour s’assurer de l’intégrité du véhicule convoité. La fraude au kilométrage peut avoir des conséquences financières importantes et est passible de poursuites légales en vertu de la législation française. Une vigilance accrue est donc de mise pour les acheteurs potentiels.