Quelques années en arrière, BMW avait débuté la création de sa gamme électrique avec deux modèles étonnants et atypiques : les i3 et i8. Mais l’approche de la firme bavaroise a depuis évolué, avec une stratégie différente misant sur des modèles électriques jumeaux de modèles thermiques. C’est ainsi que la deuxième génération de la BMW Série 4 Gran Coupé a donné naissance à cette BMW i4, un coupé 4 portes de 4,78 m de long. Après vous avoir proposé un essai de la i4 M50 xDrive, nous avons eu l’opportunité de tester la version propulsion eDrive 40.
Design : une Série 4 Gran Coupé électrique
Dérivée de la Série 4 Gran Coupé, la BMW i4 ne s’en distingue que par des détails, comme le logo BMW cerclé de bleu, la calandre semi-fermée, ou encore l’absence de sorties d’échappement. Ce coupé 5 portes profite d’une ligne dynamique, avec un aérodynamisme qui colle à ce qu’on attend d’un modèle électrique profilé. Comme un coupé familial, la i4 se distingue d’une Série 3 par ses portières sans encadrements de vitres. Le format est assez conséquent, avec pas moins de 4,78 m de long par 1,85 m de large.
Pas d’excentricité pour l’emplacement de la prise de recharge : elle n’est pas cachée sur un côté du feu arrière comme chez Tesla, mais simplement placée sur l’aile arrière droite, là où on irait chercher une trappe à carburant.
Cette version d’essai profite de la finition sportive M Sport, ainsi que de la teinte BMW Individual Dravitgrau, facturée 2150 euros. De série les jantes alliage sont en 18″, ici ce sont des jantes 19″ optionnelles facturées 1000 euros. BMW propose en série des touches esthétiques bleues BMW i au niveau de la calandre et de l’extracteur arrière. Mais elles ne sont pas obligatoires : une option gratuite permet de les remplacer par une teinte grise, comme c’est le cas ici.
Il y a du bleu en revanche dans les projecteurs BMW Laser adaptatifs, en option au sein du pack innovation.
BMW vient de présenter son i4 restylée, qui se distingue essentiellement par des détails, comme par exemple une nouvelle signature lumineuse au niveau des projecteurs avant, et des feux arrière retouchés. Cette version n’est pas encore disponible à la commande au jour de la publication de notre essai.
L’intérieur de la BMW i4 M Sport
Pas de doute en pénétrant à bord : on est bien dans une BMW, et pas dans un vaisseau spatial électrique…C’est sans doute une force de ce modèle : un habitacle qui reste fidèle à la marque et ne cherche pas à être particulièrement épuré comme les américaines ou de nombreuses chinoises. La planche de bord est celle qu’on trouve également sur la Série 3 restylée, avec le fameux BMW Curved Display. Ce sont deux dalles généreuses en continuité qui sont placées face au conducteur et au centre de la planche de bord, avec des dimensions en 12,3″ et 14,9″. On pourra se poser la question : ce gigantesque double écran a-t-il bien sa place dans une BMW ? On sait que la marque prépare déjà une suite assez différente avec la Neue Klasse, en explorant l’utilisation de la projection sur la partie basse du pare-brise sur toute sa largeur.
Il est donc probable que la future génération d’i4 soit très différente de l’actuelle. Côté ergonomie, la console centrale est très épurée car les commandes de climatisation ont tout simplement disparu, ou presque. Il faudra donc passer par l’écran tactile centrale pour piloter le chauffage ou la climatisation.
Au quotidien, le système multimédia se révèle heureusement efficace et facile à piloter. On aura de toute manière tendance à utiliser Android Auto ou Apple Car Play, pour retrouver facilement l’environnement de son smartphone et des applications comme Spotify.
A l’avant, les passagers profitent de sièges sport au maintien réglable, digne d’une sportive. Les habitués de BMW ne seront pas dépaysés, avec un environnement typique de la marque juste modernisé par le grand écran. Un mot sur la qualité de finition, très soignée avec des matériaux de qualité, notamment pour les inserts en aluminium.
Sur la console centrale, on trouve toujours une molette rotative pour piloter le système multimédia mais rassurez-vous : l’écran central est bien tactile. Notons également que le petit levier de vitesses qui était présent à la sortie de l’i4 a déjà été remplacé par une commande sous forme de curseur, plus actuelle.
A l’arrière de la BMW i4, l’habitabilité est honnête pour un coupé 4 portes, et pourra accueillir deux adultes en tout confort. En revanche la place centrale est moins agréable, en raison du tunnel de transmission.
Sous le hayon, la capacité du coffre de 470 litres est satisfaisante même si’l faudra garder un peu de place pour ranger les câbles de recharge. Il n’y a en effet pas de coffre sous le capot avant !
A conduire : autonomie et puissance de la i4
Quand l’entrée de gamme de la BMW i4 est une version eDrive 35 de 286 ch, sa version intermédiaire qui nous intéresse ici est la i4 eDrive 40 de 340 ch. Dans les deux cas, pas de transmission intégrale : il s’agit donc de propulsions pures. Cette propulsion arrière profite d’un moteur synchrone à rotor bobiné qui délivre 340 ch et un couple moteur de 430 Nm.
La puissance de 340 ch permet à ce modèle de passer de 0 à 100 km/h en 5,6 s. Un chrono de sportive, qui se retrouve au volant avec un agrément de conduite digne de la marque. Bien suspendue, cette BMW i4 est très équilibrée avec un centre de gravité suffisamment bas pour ne pas faire ressentir son poids supérieur à 2 tonnes. Son train avant est précis, avec une direction parfaitement réglée. Stable en toutes circonstances, la BMW i4 nous aura régalé avec un comportement routier tout à fait conforme à nos attentes.
La batterie de cette i4 est donnée pour 83,9 kWh en capacité brute, et 81,1 kWh en capacité nette. Ce qui nous donne en autonomie officielle, un généreux chiffre de 492 à 590 km. On aurait aimé disposer d’une telle autonomie. Mais sur notre exemplaire d’essai qui ne totalisait même pas 1000 km, impossible d’avoir de tels chiffres. A 70 % de charge, nous n’avons même pas 300 km d’autonomie, y compris en activant le mode Eco Pro.
C’est somme toute logique : l’autonomie annoncée prend en compte la consommation mixte du véhicule. Avec une moyenne de 19,6 kWh à l’ordinateur de bord, l’autonomie annoncée avec une batterie chargée était donc de 400 km. Ci-dessous, l’avant dernière moyenne de l’ordinateur de bord de 20,3 kWh, sur plus de 970 km. Certains utilisateurs de la i4 avec lesquels nous avons parlé sur les réseaux sociaux nous ont remonté qu’ils parvenaient à réaliser des consommations proches de 16 kWh. L’autonomie de 500 km ou un peu plus est donc possible, mais tout dépendra du type de trajet et de l’utilisateur au volant.
Si le chargeur en courant continu accepte jusqu’à 250 kW, sur une borne rapide 300 kW de chez Total Energies nous avons eu droit au meilleur des cas à 140 kW…pendant quelques minutes. Et cela sur une charge entre 40 et 80 %. Le reste du temps, la i4 nous indiquait une puissance de charge qui tournait plutôt autour de 95 kW. Les puissances rapides qui s’accompagnent de temps de recharge record sont toujours à prendre avec des pincettes : dans la vraie vie, il y aura toujours de nombreux paramètres qui vont finalement vous situer assez loin de cette théorie.
Basée sur la plateforme modulaire CLAR, la BMW i4 eDrive 40 s’est révélée très bien suspendue, dynamique et réellement plaisante à conduire. Elle a tout d’une BMW, la sonorité moteur en moins ! Nous sommes juste un peu restés sur notre faim niveau autonomie, mais en dehors de ça c’est une réussite.
Budget : les prix de la BMW i4
Quand une Tesla Model 3 Grande autonomie transmission intégrale s’affiche à 48990 euros avec une autonomie et des performances supérieures, la BMW i4 eDrive 40 M Sport est facturée 67600 euros. Si leur gabarit est proche, les deux modèles se distinguent tout de même par de nombreux éléments. La i4 n’est pas produite en Chine, et se révèle de qualité nettement plus premium qu’un Model 3. Elle sera aussi plus distinctive et moins répandue dans les rues, ce qui devrait plaire à un certain nombre d’acheteurs.
Il faut aussi prendre en compte les formules en leasing : BMW se place souvent très bien à ce niveau-là, avec des valeurs résiduelles élevées. Ceux qui ne veulent pas faire un achat classique auront donc certainement des propositions commerciales plus compétitives, et notamment intéressantes pour les professionnels.
En occasion, plusieurs centaines de BMW i4 sont déjà disponibles à la vente en France. Il est déjà possible d’en trouver à moins de 45000 euros, ce qui rend ce modèle nettement plus accessible.